Les Suisses sont priés de rester au pays cet été
Frontières
Les frontières avec l’étranger restent pour l’instant fermées. A partir du 11 mai, certaines demandes de séjour et d’entrée sur le territoire des travailleurs seront traitées, alors que la question des vacances d’été à l’étranger reste ouverte

«Beaucoup parmi nous se mettent à penser aux vacances d’été qui approchent, il en va de même pour moi, confie la conseillère fédérale Karin Keller-Sutter. Aujourd’hui, les citoyens suisses peuvent à chaque instant quitter le pays et revenir en Suisse indépendamment de l’objectif de ce déplacement, seul le tourisme d’achat est interdit. La question qui se pose est: pouvez-vous entrer dans un autre pays? Et, à l’heure actuelle, ce n’est souvent pas le cas. La plupart des pays, comme la Suisse, ont pris des mesures déterminantes concernant les déplacements.»
La ministre de Justice et Police rapporte que les contacts qu’elle a eus avec ses homologues européens lui ont fait comprendre que la prudence est de mise partout. Personne ne veut de trop forte mobilité à travers les frontières. La question des vacances à l’étranger cet été reste donc «ouverte», selon les mots de la ministre, car elle dépend des autres pays. Mais l’appel à la prudence et au soutien économique du tourisme helvétique est fort. «Nous demandons et nous encourageons nos citoyens suisses à rester au pays pour les vacances, nous pouvons contribuer à remettre sur pied l’économie du tourisme national.»
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Assouplir de façon progressive
Concernant la vie économique, le Conseil fédéral entend assouplir de façon progressive les restrictions d’entrée liées au coronavirus. A partir du 11 mai, il est d’abord prévu de traiter les demandes déposées avant le 25 mars par les travailleurs en provenance des Etats membres de l’UE, de l’AELE et des Etats tiers. Karin Keller-Sutter illustre cette annonce avec l’exemple du monteur allemand qui pourra venir installer dans une entreprise suisse sa machine déjà commandée. Un pas vers la normalisation de la libre circulation. Prochaine étape: le 8 juin, de nouvelles demandes de personnes actives devraient pouvoir être traitées.
Les frontaliers ou travailleurs d’Etats tiers qui possèdent déjà une autorisation d’exercer une activité lucrative en Suisse mais qui n’avaient pas pu obtenir de visa à cause des restrictions d’entrée pourront entrer en Suisse dès le 11 mai.
Regroupements familiaux
Autre exemple illustré par la ministre, cette Suissesse qui pourra dès le 11 mai faire venir son mari étranger sur son territoire. Le regroupement familial sera de nouveau possible pour les membres de la famille de citoyens suisses. Il le sera également pour les membres de la famille de ressortissants d’Etats membres de l’UE ou de l’AELE qui vivent en Suisse.
Le secrétaire d’Etat aux Migrations, Mario Gattiker, détaille ces mesures. «La réglementation est très restrictive si l’on n’est pas marié. Nous avons eu beaucoup de questions sur les concubinages, pour les partenariats non enregistrés: l’entrée n’est pas possible dans ces conditions, à moins qu’il y ait un cas de rigueur, par exemple des enfants communs ou un cas de maladie.»
Les contrôles aux frontières après le 11 mai resteront actifs, mais réorganisés, en vue du trafic qui augmentera avec la reprise de la vie économique. Ce qui veut dire que des postes frontières supplémentaires pourront être ouverts pour éviter des temps d’attente excessifs. Par contre, les voyageurs des vols en provenance de l’étranger ne pourront toujours entrer en Suisse qu’aux aéroports de Zurich, de Genève et de Bâle.