Après les rejets de 2004, 2010 et 2017, l’âge de la retraite des femmes passera finalement à 65 ans, ce qui permettra, selon les défenseurs d’AVS 21, de soulager financièrement cette assurance. L'augmentation de l’âge de la retraite est accompagnée d’une hausse de la TVA de 0,4% et c’est probablement cette mesure qui a permis, au final à Alain Berset et au Conseil fédéral, de convaincre une toute petite majorité. Le Fribourgeois s’est beaucoup impliqué dans cette campagne et remporte donc son duel face à l’autre homme fort de la gauche romande: le président de l’Union syndicale suisse Pierre Yves Maillard. Un succès que le Fribourgeois a obtenu en s'opposant à son parti.
La dernière grande révision de l’AVS remonte à 1995 lorsqu’une autre socialiste, Ruth Dreifuss, avait fait passer l’âge de la retraite de 62 à 64 ans. Cela confirme l’idée souvent répétée à Berne que seul un ministre socialiste parvient à imposer de grandes réformes sociales.
Röstigraben
Ce résultat extrêmement serré annonce des débats animés concernant le prochain grand défi en matière de prévoyance: la révision du deuxième pilier. Les vainqueurs du jour seront probablement conscients qu’ils ne peuvent pas trop charger le bateau. Quant à l’initiative des jeunes PLR suisses souhaitant faire passer l’âge de la retraite à 66 ans, elle n’a quasiment aucune chance d’obtenir une majorité. On a d’ailleurs senti durant cette campagne, l’embarras des formations de droite face à ce texte.
Une campagne très particulière: elle a eu beaucoup de peine à démarrer notamment car la droite a fait, dans un premier temps, profil bas. Par contre, elle s’est accélérée et tendue ces derniers jours.
Le suspense de ce dimanche, qui rappelle le vote sur les avions de combat, débouche aussi sur un véritable Röstigraben. Tous les cantons romands, ainsi que le Tessin ont rejeté cette révision de l’AVS. Clivages également entre les femmes et les hommes, ainsi qu’entre les villes et les campagnes.
Notre suivi en continu de ce dimanche de votations