La nouvelle règle ne touche en outre presque jamais des touristes originaires d’un pays arabe, mais des Suissesses. Cela a été le cas notamment de Nora Illi, Suissesse convertie au salafisme et membre du Conseil central islamique suisse (CCIS), qui s’était illustrée en se rendant à Locarno sous son niqab.
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Autorités satisfaites
Les autorités se montrent satisfaites de ce premier bilan. Il n’est pas question de distribuer le plus possible de contraventions, mais de garantir la sécurité et de protéger les valeurs du Tessin, selon elles. Le canton rappelle en outre dans son communiqué que cette loi reflète la volonté du peuple.
Le thème est aussi d’actualité à l’échelle nationale. L’initiative «Oui à l’interdiction de se dissimuler le visage", lancée par le Comité d’Egerkingen, a formellement abouti en octobre dernier. Le texte anti-burqa prévoit que personne ne devrait avoir le droit de dissimuler son visage dans l’espace public en Suisse.
Le Conseil fédéral s’oppose à une interdiction de la burqa au niveau fédéral et rejette cette initiative. Celle-ci s’attaque à une pratique qui reste marginale et empiète sur l’autonomie des cantons. En juin, le gouvernement a mis en consultation un projet plus souple.
Il entend punir celui qui contraint une femme à se dissimuler le visage, tout en renforçant l’obligation d’enlever son voile dans certaines situations comme lorsqu’une identification visuelle est nécessaire. Les cantons désireux d’aller plus loin seraient autorisés à le faire. L’initiative et le contre-projet pourraient passer en votation en 2019.
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