Élections fédérales
Le canton italophone porte Marina Carobbio Guscetti au Conseil des Etats. Pour 45 voix, la socialiste éjecte le PDC sortant Filippo Lombardi. Elle siégera aux côtés de l’UDC Marco Chiesa. L’alliance PDC-PLR échoue complètement; les deux partis perdent leur siège

Séisme politique au Tessin. La gauche et l’UDC éjectent le PDC et le PLR du Conseil des Etats. Le grand vainqueur du scrutin est l’UDC Marco Chiesa, qui, avec 42 552 votes, remporte plus de 40% des voix.
Lire aussi notre éditorial: Un Conseil des Etats plus polarisé
L’alliance PDC-PLR sèchement défaite
Le suspense a duré jusqu’au dernier moment pour savoir qui de Marina Carobbio Guscetti ou du PDC Filippo Lombardi remporterait la mise. La première a gagné d’un rien, 45 voix seulement devant le deuxième: 36 469 contre 36 424. Elle élimine le grand favori, ténor du PDC qui siégeait aux Etats depuis 1999. Egalement défait, le PLR Giovanni Merlini est quatrième, avec 33 278 voix. La douche est particulièrement froide pour les Libéraux, qui sont exclus du Conseil des Etats pour la première fois de leur histoire. L’aile radicale du parti a d’ailleurs réclamé la démission immédiate du président cantonal.
Lire également: Mal en point, la Lega projette sa réforme
Président de l’UDC Tessinois, Piero Marchesi a suivi les résultats chez le nouveau conseiller aux Etats avant d’aller célébrer dans un grotto de Viganello. «Il s’agit d’un rêve qui se réalise, exulte-t-il. D’autant que le vote est très clair. Nous aurons enfin un représentant aux Etats qui sert les intérêts des Tessinois et des classes moyennes, notamment en ce qui concerne les thèmes sensibles comme les relations avec l’Europe, la libre circulation et le marché du travail tessinois.»
Lire encore: Werner Salzmann freine la vague verte
«L’alliance PLR-PDC, formée à des fins électorales, a été rejetée par les électeurs des deux partis, ajoute-t-il. Les conjonctions électorales doivent être faites lorsque l’histoire, les programmes électoraux et les personnes ont une réelle proximité. Et non pas concoctées quelques mois avant les élections.» Du côté de la Ligue des Tessinois, on se félicite également du succès de Marco Chiesa. «Nous sommes extrêmement contents. Depuis des années maintenant, la Lega et l’UDC sont alliées et, au fil du temps, ce partenariat s’est démontré très pertinent», affirme Michele Foletti, chef de groupe Lega au Grand Conseil tessinois.
Lire finalement: Ces cantons épargnés par la vague verte (et violette)
«Les citoyens veulent du changement»
A la Maison du peuple de Bellinzone, où la gauche s’est réunie, l’euphorie domine également. Vice-président du Parti socialiste, Fabrizio Sirica explique la victoire par trois facteurs. «Les compétences évidentes qu’a démontrées Marina lors de sa présidence du Conseil national et comme députée. Ensuite, cette année a été celle de la parité des genres et de l’environnement, qui sont deux dossiers où elle s’est illustrée. Enfin, les citoyens veulent du changement.»
Comment sera la collaboration avec Marco Chiesa? «Les deux députés sauront s’entendre pour défendre les intérêts spécifiques du Tessin, dit Fabrizio Sirica. En particulier, son marché du travail, chacun avec sa recette. Ensemble, ils expliqueront à Berne la situation exceptionnellement alarmante dans laquelle se trouve le canton.» Première Verte à représenter le Tessin au Conseil national, Greta Gysin s’est également dite «felicissima» de l’élection de la socialiste. «Il s’agit non seulement de la première femme aux Etats, se réjouit-elle, de surcroît de gauche, mais c’est en plus la première environnementaliste.»