Témoignages
AbonnéC’est un groupe de parole confidentiel, tenu en général à l’abri des regards. Le Service des auteur·e·s de violence conjugale, à Neuchâtel, nous a ouvert ses portes, un soir, avec l’accord de ses participants. Un accès rare aux rouages de cet outil de prévention

Quand il parle de ses enfants, Ali* doit parfois faire une pause. Puis il reprend son récit, les larmes au bord des yeux, mais avec la voix blanche, neutre, de celui qui a l’habitude de raconter. A la police, aux psychologues, aux assistants sociaux, combien de fois, déjà, est-il revenu sur ce jour de novembre qui a fait basculer sa vie et imploser sa famille? Une «bagarre», selon ses termes, qui le conduira en 2022, pas loin de deux ans après les événements, à être jugé pour tentative de meurtre.