Aucune trace de GHB n’a été décelée dans l’urine et le sang de la députée zougoise Jolanda Spiess-Hegglin (Verte), a indiqué lundi le Ministère public du canton. La femme de 34 ans reste toutefois convaincue d’avoir été droguée lors de la soirée du 20 décembre.
L’écologiste s’est réveillée dimanche 21 sans aucun souvenir de la fête arrosée, organisée la veille en l’honneur du nouveau président du gouvernement zougois, Heinz Tännler (UDC). Elle s’est rendue le matin même aux urgences. L’hôpital a alerté le Ministère public, qui a ouvert d’office une enquête pour «atteinte à l’intégrité sexuelle».
Les soupçons se sont rapidement tournés vers Markus Hürlimann. Le président cantonal de l’UDC (40 ans) – arrêté puis relâché – a confirmé avoir eu des rapports sexuels avec la jeune femme, mais consentis. Il nie s’être rendu coupable de comportement criminel, selon son avocat.
Le résultat des analyses rendu public lundi ne clôt pas le dossier. Une dose normale de GHB disparaît en six à huit heures dans le sang et en douze heures dans l’urine, soulignait récemment Marc Augsburger, responsable du Laboratoire de toxicologie du centre de médecine légale au CHUV et aux HUG, interrogé par Le Matin. Or, les premiers prélèvements sur la députée ont été effectués dimanche vers 18h50. Soit, «19 heures après la probable ingestion du produit», précise Jolanda Spiess-Hegglin dans un communiqué.
Vu les circonstances du réveil, «sans signes d’intoxication par l’alcool», et «le peu» de boisson absorbée avant de perdre la mémoire, Jolanda Spiess-Hegglin maintient toujours la thèse de la drogue. Elle critique d’ailleurs la prise en charge à l’hôpital, dimanche matin à 11h. La Zougoise a été menée d’un service à un autre, puis renvoyée à la maison pour récupérer ses habits de la veille, avant les prélèvements.
L’enquête se poursuit, a indiqué lundi Marcel Schlatter, porte-parole de la police cantonale. Le résultat d’une analyse d’échantillons des cheveux est encore attendu, a-t-il précisé à l’ATS .