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Trente camps construits dans le Jura

Claude Hauser réfute la comparaison avec les camps nazis.

Claude Hauser consacre la deuxième partie de son ouvrage à la trentaine de camps d'internement installés dans le Jura et le Jura bernois, dès 1942-1943.

Si Claude Hauser constate que les conditions de travail imposées aux réfugiés internés étaient très dures, la nourriture peu abondante, l'hygiène rudimentaire, la direction de ces camps confiée à des militaires mal préparés à une telle tâche, il réfute la comparaison parfois avancée avec les camps de concentration nazis. L'historien s'est en particulier intéressé à deux camps jurassiens, l'un à Bourrignon qui regroupait des Juifs orthodoxes, «un berceau du sionisme religieux en terre jurassienne»; l'autre à Bassecourt où étaient internés des antifascistes assimilés à des communistes militants.

Rapports fraternels

Les nombreux témoignages recueillis par Claude Hauser montrent que les internés avaient quelques relations avec les populations, malgré la volonté des autorités de les isoler. Les rapports ont été tantôt fraternels, tantôt délicats. L'historien a répertorié quelques cas de xénophobie ou d'antisémitisme. Mais il relate enfin la très belle histoire d'un médecin juif interné dans le camp du petit village des Enfers. Parce qu'il avait soigné la mère d'une des habitantes du hameau, une résidante des Enfers entreprit et fit aboutir les démarches pour «interner librement chez elle» le médecin et son épouse. Une fois la guerre terminée, les relations entre cette Franc-Montagnarde et le médecin juif retourné chez lui à Turin ont perduré. S. J.