Alors que le Covid-19 a fait son entrée en Suisse mardi, les cantons de Genève et Vaud comptent respectivement trois et un cas avérés. Soucieuses de rassurer la population, les autorités cantonales affirment que la situation n’est, à ce stade, «pas alarmante». Dans le canton de Vaud, 19 personnes attendent encore le résultat de leurs tests et plusieurs dizaines d’autres font l’objet d’une enquête d’entourage à Genève, où l’état de semi-alerte ORCA reste maintenu.

Pour l’heure, aucun foyer n’est déclaré. «Il n’y a aucune évidence de transmission interhumaine dans le canton de Vaud», a affirmé la cheffe vaudoise de la Santé, Rebecca Ruiz. Il s’agit pour l’instant uniquement d’un «cas importé d’Italie du Nord», a précisé le médecin cantonal, Karim Boubaker. Idem pour les patients genevois infectés – un informaticien de 28 ans, un frontalier de 55 ans employé d’une organisation internationale et actuellement en quarantaine à domicile, et une jeune femme – qui ont tous voyagé dans la région de Milan récemment.

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102 tests négatifs

Le patient vaudois, un frontalier de 49 ans, se trouve actuellement hospitalisé au CHUV avec son épouse, qui attend ses résultats, et son fils. Il se trouve dans un état stable. Les deux employeurs vaudois du couple ont été informés et leurs collègues mis en quarantaine. Au total, le canton a comptabilisé jusqu’ici 102 cas testés négatifs. Au CHUV, 20 chambres d’isolement sont opérationnelles et 40 autres peuvent être rapidement mises à disposition.

A Genève, une procédure a été instaurée pour accueillir les patients contaminés. «La situation a jusqu’ici été très bien gérée grâce à une identification rapide, un isolement des patients et des mesures de protection pour le personnel de soin», salue le médecin cantonal, Jacques-André Romand. Les HUG ont-ils les moyens d’encaisser le choc? «Si on devait faire face à un afflux massif de patients, on dédierait certaines unités de soins aux patients infectés, détaille le porte-parole des HUG, Nicolas de Saussure. Deux sont facilement disponibles, contenant chacune 24 lits, et trois autres pourraient être débloquées rapidement.»

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Sur le front scolaire, les ministres genevois et vaudois ont décidé d’annuler tous les voyages à l’étranger jusqu’aux vacances de Pâques, notamment pour éviter que des élèves restent bloqués en quarantaine. Les enseignants doivent par ailleurs s’assurer que les élèves se lavent les mains entre les cours. A Genève, huit établissements dépassent le quota de 1000 personnes mais ne seront toutefois pas fermés. «Il faut distinguer les manifestations publiques des lieux d’enseignement, souligne la ministre genevoise Anne Emery-Torracinta. Les élèves ne se retrouvent jamais tous au même endroit.»

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Soirée de l’Unige annulée

L’Université de Genève a, quant à elle, décidé d’annuler les événements de plus de 1000 personnes qui ne correspondent pas aux missions de l’université – à savoir l’enseignement, la recherche et le service à la cité. Exemple: la soirée de printemps de l’Unige, qui devait réunir 2000 personnes fin mars à Uni Mail. «Tous les événements plus restreints qui répondent à notre mission sont maintenus», détaille le porte-parole Marco Cattaneo. Les auditoires de cours, dont la capacité maximale est de 600 personnes, ne sont pas concernés par les interdictions.


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Quid des événements internationaux tels que le FIFDH, qui ne dépassent pas le quota de 1000 personnes? «Nous recommandons aux organisateurs de repousser les manifestations», répond le président du Conseil d’Etat genevois Antonio Hodgers, qui souligne que les élections municipales du 15 mars sont pour l’heure maintenues.