Ueli Leuenberger reste à la barre des Verts suisses. Réunis en assemblée samedi à Fribourg, les quelque 130 délégués ont reconduit leur présidence à l’unanimité. Les écologistes ont par ailleurs lancé un plan d’action pour faire sortir la Suisse du nucléaire.

Outre le Genevois, la tête du parti compte deux vice-présidentes, la conseillère nationale bernoise Franziska Teuscher et une des fondatrices des jeunes Verts, une autre Bernoise, Aline Trede. La présidence des Verts ambitionne de faire franchir au parti la barre de 10% des voix lors des élections fédérales de 2011. En 2007, le parti avait fait un bond en avant, obtenant 9,8% des suffrages.

100% d’énergies renouvelables

Pour mener à bien leurs objectifs électoraux, les Verts misent sur un programme d’action énergétique qui permette à la Suisse de se passer totalement de l’atome. Intitulé «Oui au courant vert - non au nucléaire», il vise un approvisionnement constitué entièrement d’énergies renouvelables d’ici 2050 au plus tard.

«Les Verts doivent relancer le débat sur le nucléaire», a affirmé Franziska Teuscher. «La construction de nouvelles centrales atomiques n’est pas un concept d’avenir, mais un concept dépassé et daté», a-t-elle déclaré.

Outre son opposition au prolongement de l’activité de la centrale de Mühleberg, le parti s’apprête à déposer des motions dans les parlements cantonaux contre toute participation publique à la construction de centrales nucléaires. Il s’oppose à tout dépôt de déchets radioactifs tant que leur sécurité n’est pas assurée. Pour remplacer le nucléaire, les Verts comptent sur l’énergie solaire, éolienne, hydraulique, provenant de la biomasse ou du biogaz et la géothermie.

Référendum sur l’assurance chômage

Outre l’écologie, les Verts suisses doivent intégrer dans leur message politique une pensée durable en économie: ils doivent être socialement engagés et globalement solidaires, a déclaré Ueli Leuenberger dans son discours d’ouverture.

Sur le front social, les Verts ont réaffirmé leur opposition à la 4e révision de l’assurance chômage. Celle-ci se fait sur le dos des travailleurs et des jeunes, ont réaffirmé les délégués. Ceux-ci s’engageront à fond dans la récolte de signatures pour faire aboutir le référendum lancé par la gauche et les syndicats, indiquent-ils dans un communiqué.

Les Verts ont par ailleurs adopté deux résolutions. La première demande une régulation des marchés financiers. La seconde exige la fin des forages pétroliers en eaux profondes et la sortie de la dépendance envers les énergies fossiles.

Trouver des majorités

Pour leur président, les Verts ne devraient bouger ni vers la gauche, ni vers la droite, mais «en profondeur». Les positions vertes devraient être approfondies, leurs hypothèses examinées et leurs revendications concrétisées. C’est par ce biais que «des majorités seront trouvées au parlement pour des projets écologistes», selon Ueli Leuenberger.

Sous le toit de la grande famille verte, il y a assez de place pour le débat, a assuré le président réélu aux délégués. Dernièrement, Ueli Leuenberger s’est attiré les critiques des conseillers nationaux Antonio Hodgers (GE) et Alec von Graffenried (BE). Ceux-ci lui reprochaient notamment un manque d’ouverture aux idées nouvelles. Ces bisbilles n’ont toutefois pas laissé de trace dans l’élection de samedi.