«J'ai toujours eu confiance en la justice, réagit Henri Rothen. Mais je regrette surtout l'exploitation politique de cette affaire par certains milieux.» On se souvient que trois députés avaient déposé une dénonciation pénale contre le fonctionnaire, avant de voir leur démarche jugée irrecevable par le juge. Hier, la Coordination asile appelait déjà de ses vœux un recours de la part des deux frères, avec lesquels elle a gardé des contacts.
Le volet judiciaire du dossier des «523» n'est d'ailleurs pas refermé. Une autre plainte pour atteinte à l'honneur a été déposée, cette fois par Henri Rothen lui-même. Le chef de service n'accepte pas les termes d'un tract distribué par la Coordination asile lors de son action du 29 juin devant le château du gouvernement vaudois. Le groupement y dénonçait les «méthodes fascisantes… qui sont monnaie courante au Service de la population». «Ces termes s'ajoutent à des dérapages verbaux réguliers, assure Henri Rothen. Mes collaborateurs sont souvent assimilés à des fonctionnaires du régime de Vichy, voire à la Gestapo. Ça dépasse les bornes et il fallait réagir. Surtout qu'on réduit ainsi le travail du SPOP aux renvois, alors que sur les 170 collaborateurs du service, seuls deux ou trois traitent cette problématique. Notre mission est difficile, mais nous devons l'accomplir. Si un service de l'Etat n'appliquait pas le droit, où irions-nous?»
Du côté de la Coordination asile, on apprenait hier l'existence de cette deuxième plainte. «Mais nous maintenons nos accusations, insiste Yves Sancey. Nous souhaitions ainsi dénoncer la politique générale du SPOP, dictée par la hiérarchie. Mais nous sommes conscients que cette ligne met mal à l'aise certains employés.»