La journée du 13 janvier marquera les esprits, comme celle du 13 mars 2020. Il y a dix mois, le Conseil fédéral annonçait la fermeture des écoles. Aujourd’hui, le gouvernement a tranché pour un nouveau semi-confinement en plus light: les établissements scolaires ne seront pas fermés. Sinon les mesures sont radicales: le télétravail redevient obligatoire, les commerces non essentiels referment, les réunions privées sont limitées à cinq personnes et les restaurants demeurent clos.

Les conseillers fédéraux étaient, cette fois-ci, masqués, mais le ton était tout aussi grave. La solennité était incarnée par Guy Parmelin, qui a succédé à Simonetta Sommaruga à la tête de la Confédération. L’UDC vaudois s’est installé dans la fonction. Collégial, il a reconnu la souffrance que vit actuellement une grande partie de la population et a insisté sur le fait que ces décisions n’avaient pas été prises de gaieté de cœur. Dans la même veine, le ministre de la Santé, Alain Berset, a reconnu que les gens étaient las du covid: «On doit y arriver ensemble… Il faut faire preuve de solidarité», a-t-il lancé. Cet appel commun a pour objectif de rendre acceptable, aux yeux de la population, ce nouveau coup d’arrêt qui tombe en plein ras-le-bol.


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Le variant a tout changé

Ces nouvelles restrictions marquent clairement le retour en force d’Alain Berset. Ces dernières semaines, le socialiste fribourgeois a dû avaler de nombreuses couleuvres. La plupart de ses propositions sanitaires ont été balayées par ses collègues. Le changement a un nom: le variant, qui effraie et justifie ce durcissement pour éviter une troisième vague explosive.

Afin de faire passer cette très amère pilule, le Conseil fédéral a également réussi, enfin, à s’accorder pour renforcer et faciliter les mesures d’aide.

Ces annonces tardives du Conseil fédéral fâchent de nombreux Suisses, mais elles ont pour seul objectif de faire reculer la pandémie et d’éviter une nouvelle catastrophe. Toute la population doit de nouveau jouer le jeu, comme au printemps dernier. Refaire confiance à ses autorités qui, elles, sont appelées à se monter cohérentes, transparentes et généreuses. Le rythme des vaccinations doit aussi fortement augmenter. C’est le seul signe d’espoir.