Dans les rues du village, quasi désertes l'après-midi, Maurice, un agriculteur de 66 ans, explique: «C'est ma femme qui va à la poste. A notre âge, on ne peut pas se mettre à Internet. On ne veut pas non plus faire des kilomètres alors qu'on nous parle tous les jours d'écologie. Avoir une poste au village est fondamental alors que tout fout le camp.»
A la mairie, le secrétaire général confirme la satisfaction générale. Après des craintes légitimes, surtout de la part de la population âgée, nous avons constaté que rien n'avait changé. «De notre côté, dit-il, nous sommes heureux de pouvoir garder une poste au milieu du village. C'est un lieu de rencontre.»
La Poste réfléchit, à travers ce projet, à de nouvelles solutions pour conserver les postes de village. «Le trafic des paiements aux guichets comme la quantité de courrier diminuent régulièrement, précise Gérald Besom. Le chiffre d'affaires du magasin complète mon salaire. Pour le moment, je ne suis pas perdant et je fais vivre la poste de Jussy.» Selon lui, sans cette opportunité les horaires et le personnel auraient dû être revus à la baisse par manque de rentabilité. Et Gérald Besomi d'affirmer: «Finalement, je pourrais très bien devenir un franchisé de La Poste.» Le géant jaune n'a encore rien décidé sur la suite à donner à cette expérience. Elle la poursuivra jusqu'en été 2007.