L'actuel président de la Confédération pourrait d'ailleurs en profiter pour relancer la discussion sur la création d'un Département fédéral de la sécurité. Il avait tenté le coup l'an dernier, sans succès. L'idée de réunir certains services clés de l'Office fédéral de la police, les gardes-frontière et l'armée sous une même enseigne a échoué en raison des réticences émises par Hans-Rudolf Merz et Christoph Blocher, peu enthousiastes à l'idée de fusionner la défense civile et la défense militaire. Mais ce débat resurgira forcément un jour, notamment lorsque la mise en œuvre de Schengen poussera les polices cantonales et les gardes-frontière à collaborer plus étroitement, voire à fusionner. Or, si l'on veut créer un Département de la formation, il faudra bien trouver des synergies ailleurs, car il est exclu d'augmenter le nombre de ministères.
Si les HES sont retirées au Département fédéral de l'économie (DFE), celui-ci perdra une partie de sa substance. En compensation, susurre-t-on sous la Coupole, on pourrait envisager, comme c'est déjà le cas dans quelques cantons, d'y rattacher l'aménagement du territoire, actuellement attribué au très lourd département dirigé par Moritz Leuenberger. L'idée part du principe que le développement économique et le développement territorial sont étroitement liés, surtout dans un pays aussi exigu que la Suisse.
Or, le Detec est l'un des mammouths de l'administration fédérale: il réunit, sous un même label, l'environnement, l'aménagement du territoire, l'énergie, les transports et la communication. Dans n'importe quel autre pays, ces dossiers seraient répartis entre trois ou quatre ministères. Mais sans doute faudra-t-il attendre le départ du chef socialiste du département, attendu au plus tôt à la fin de l'année prochaine, pour qu'une telle idée puisse être approfondie.