Un manifeste anti-bertossien
Bernard Bertossa ne sera pas un adversaire lors des prochaines élections
Bernard Bertossa ne sera pas un adversaire lors des prochaines élections générales du pouvoir judiciaire. Mais la «réflexion» menée par le Parti libéral démontre que la politique résolument volontariste en matière de lutte contre la criminalité économique menée depuis douze ans par le Parquet occupera inévitablement une place de choix dans le débat. A l'heure où ce combat est de plus en plus ouvertement contesté au sein même de la magistrature, ces propositions aux allures de manifeste anti-bertossien risquent fort de trouver un accueil favorable auprès de certains. D'autres s'inquiéteront avec raison de ce qui se profile derrière ce type de programme. Soit un retour à des temps que l'on croyait à jamais révolus, des temps où le procureur général, simple accusateur public, «descendait lorsqu'il y a du sang».
Au-delà des préoccupations que peut légitimement invoquer toute formation politique, il ne reste qu'à espérer que le successeur de Bernard Bertossa se rappellera que l'enjeu de l'élection dépasse la fidélité à une formation, que, même si le mode de scrutin impose une candidature à couleur partisane, le poste à repourvoir appelle un homme ou une femme qui saura s'y soustraire.