La négligence reprochée n’est pas moins grave que l’accusation de plagiat. Comment un professeur peut-il avoir signé le bon à tirer d’un ouvrage, qu’il a ensuite longuement utilisé comme moyen d’enseignement, sans remarquer que le rédacteur avait supprimé des références et fusionné dans un même texte ses écrits et les extraits d’autres ouvrages? Il s’agit d’une faute éthique grave. Donner le sentiment qu’on tolère la reprise sans citation de passages, même brefs et sans usurpation d’idée originale, constitue un mauvais signal. Monika Maire-Hefti et le nouveau gouvernement neuchâtelois, qui doivent encore entendre le professeur incriminé, peuvent corriger le tir lorsqu’ils devront prendre d’éventuelles sanctions.
Un mauvais signal
Neuchâtel a inventé une notion inédite: le plagiat par négligence.
Commentaire Un mauvais signal
Neuchâtel invente une notion inédite: le plagiat par négligence. Où la négligence absoudrait du plagiat. Parce qu’il a confié l’écriture d’un ouvrage à un rédacteur, qui a supprimé des références et intégré, sans les mentionner, des passages copiés dans d’autres ouvrages, un professeur d’université devrait être blanchi, du moins du soupçon de «plagiat hallucinant» comme l’avait écrit Le Matin. C’est l’avis de la conseillère d’Etat Monika Maire-Hefti. Même si l’affaire de plagiat n’est qu’un élément du sac de nœuds qui envenime la Faculté des sciences économiques de l’Université de Neuchâtel, la nouvelle ministre socialiste n’a donc pas clamé que le plagiat, qu’il soit astucieux, global, partiel ou par négligence, devait être combattu.