Les sondages se suivent et ne se ressemblent pas. La semaine dernière, les titres du groupe Tamedia annonçaient un rejet de la réforme de la prévoyance vieillesse à hauteur de 54%. Gfs.Bern divulgue ce matin les résultats de sa propre étude, réalisée pour le compte de la SSR. L'institut donne le oui vainqueur à 53%.

Le projet vise à consolider le financement des futures rentes. Un enjeu crucial. Parmi les mesures soumises au peuple le 24 septembre: légère hausse de la TVA, augmentation d'une année de l'âge de la retraite pour les femmes et augmentation de 70 francs des rentes mensuelles AVS pour compenser la diminution du taux de conversion – c'est le taux qui s'applique sur le capital du 2e pilier pour le transformer en rente annuelle au moment de la retraite.

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La campagne ne fait que commencer

La campagne vient de démarrer. Si bien que le sondage de gfs.bern, réalisé auprès de 1200 personnes entre le 31 juillet et le 10 août, indique que le stade de formation de l'opinion est encore moyen. Mais l'analyse met en évidence quelques éléments intéressants. Il y a peu de différences entre les régions linguistiques. Comme pour d'autres scrutins, la sensibilité est cependant différente entre les villes et les campagnes. 

Les personnes sans formation sont plus critiques. Par contre, l'argument du conflit entre les générations ne montre que peu d'effets sur les intentions de vote selon la catégorie d'âge. De même, les femmes, qui devront travailler une année de plus, se seraient faites à cette idée. Une très mince majorité de femmes ayant prévu de voter se prononceraient pour le «oui», note gfs.bern.

Enfin un compromis

Les sondés favorables à la réforme estiment qu'il est temps d'accepter un compromis. Leur oui est donc plutôt pragmatique. Il n'est pas anodin que les partis opposés à la réforme, soit le PLR et l'UDC, tentent déjà de contrer cette affirmation en démontant l'idée que le projet a mûri dans la sérénité. Effectivement, c'est à une voix près que le Conseil national l'a approuvé, en mars dernier. Une majorité de raison qui avait un objectif: porter la question devant le peuple plutôt qu'enterrer des années de travaux.

La droite est pour sa part la plus crédible dans la critique du bonus de 70 francs pour les nouvelles rentes AVS. Sur ce point, elle est suivie par une grande majorité des sondés opposés à la réforme, qui estime qu'il s'agit d'un arrosage. Les autres arguments ne remportent qu'une faible adhésion.