A un mois du délai, le référendum contre la loi sur l'immigration est loin du compte
9 février
Les comités référendaires ont récolté environ 12 000 paraphes. Ils espèrent ardemment le soutien de la Jeunesse socialiste suisse pour réussir leur pari d’ici au 7 avril

Les trois comités citoyens qui ont lancé le référendum contre la loi d’application de l’initiative de l'UDC «Contre l’immigration de masse» ont présenté un bilan intermédiaire très attendu, mercredi après-midi à Berne. A plus d’un mois du délai référendaire fixé au 7 avril, ils ont récolté environ 12 000 signatures. Il leur en faut donc encore 38 000 pour que leur référendum aboutisse et que le peuple se prononce sur la mise en œuvre du 9 février décidée par le parlement fédéral, qui prend la forme d’une préférence pour les chômeurs indigènes.
«Se solidariser avec les pauvres Tessinois»
Sans surprise, la récolte de signatures a été la plus fructueuse au Tessin – canton qui avait approuvé l’initiative «Contre l’immigration de masse» à 68% et qui fait face à des problèmes récurrents de sous-enchère salariale – alors que la récolte de signatures est très difficile en Suisse romande. Forts de ce constat, les référendaires ont décidé de mener une action auprès des 70 000 ménages du Tessin. Pour le reste, «je demande aux autres cantons de se solidariser avec les pauvres Tessinois», affirme le Zougois Willi Vollenweider, qui dirige l’un des comités référendaires de droite.
La Jeunesse socialiste, l’espoir des référendaires
A l’origine du référendum, le politologue et ex-député socialiste tessinois Nenad Stojanovic se réjouit que dans son canton, les Vert’libéraux, le PDC ainsi que la Jeunesse socialiste (JUSO) participent à la récolte de signatures. Mais il est bien conscient que l’exercice échouera si une organisation nationale, rompue à l’exercice du référendum, n’appuie pas le mouvement de toutes ses forces.
L’espoir des référendaires? La JUSO tessinoise a fait une demande de soutien auprès du comité suisse, qui l’examinera les 11 et 12 mars à Berne. «Si la JUSO se lance, nous pourrions réussir. Mais nous n’avons plus beaucoup de temps», affirme Nenad Stojanovic.
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Les trois comités référendaires ont récolté environ 30 000 francs de dons jusqu’à présent. Willi Vollenweider est amer: «Nous sommes sous-financés. Il faut compter entre 50 000 et 100 000 francs pour mener à bien un référendum.» La version française de la feuille de signatures, qui était inexistante jusqu’à aujourd’hui, est en cours d’impression. Le comité référendaire se mobilise sciemment très peu de ce côté-ci de la Sarine. «Notre destin se jouera au Tessin», martèle Willi Vollenweider.