Adaptation des rentes. Aujourd'hui, les rentes AVS sont adaptées à l'évolution des salaires et des prix (c'est ce qu'on appelle l'indice mixte) tous les deux ans. Elles ont été relevées de 1,9% le 1er janvier 2005: la rente maximale est désormais de 2150 francs et la minimale de 1075 francs. Si la onzième révision avait été acceptée, les montants précédents (2110 et 1055 francs) seraient restés inchangés jusqu'à l'an prochain, car le rythme d'indexation serait passé à trois ans. Pascal Couchepin ne reprend pas cette formule. Il propose de rehausser les rentes lorsque le renchérissement atteint 4%. Si, comme c'est le cas aujourd'hui, l'inflation est basse, il faudrait attendre plusieurs années. Mais si elle est haute, le rythme d'adaptation peut s'accélérer. En raison de ce risque, le Conseil fédéral reporte sa décision.
Rente de veuve. Pascal Couchepin propose de ne plus verser de revenu compensatoire aux veuves qui n'ont pas d'enfants. Cela concernerait en tout cas celles qui ont moins de 50 ans. «Est-il justifié de verser une rente à vie à une femme parce qu'elle a perdu son mari? Je pense qu'on doit se poser la question. Mais le sujet est délicat et le Conseil fédéral veut sentir le pouls de l'opinion avant de se prononcer», explique-t-il. La onzième révision prévoyait de diminuer la rente de veuve et d'augmenter celle d'orphelin.
Rente-pont. Ce modèle ne concernerait que les plus démunis, soit les personnes invalides entre 40 et 70% et les chômeurs âgés en fin de droit. Mais le cercle précis des bénéficiaires n'est pas encore défini. Il dépendra des moyens financiers disponibles, souligne Yves Rossier. Le financement se fera par un fonds alimenté par la TVA ou les impôts (tabac, alcool ou maisons de jeu), mais en aucun cas par les cotisations salariales, car la rente-pont sera indépendante de l'assurance vieillesse. Les préretraités établis à l'étranger mais qui ont travaillé en Suisse n'en profiteront pas.