Tandis que 8000 personnes défilaient en ordre à Zurich en ce premier mai afin de protester contre les bonus, des échauffourées ont éclaté en fin d’après-midi entre un groupe de 250 jeunes encagoulés et la police. Les forces de l’ordre ont tiré des grenades lacrymogènes et des balles en caoutchouc. Des canons à eau ont également été utilisés pour disperser les manifestants qui exigeaient de pouvoir se rendre sur la Paradeplatz, place qui selon eux symbolise le pouvoir des banques dans la capitale économique de la Suisse. Deux cent cinquante personnes ont été arrêtées, a indiqué un porte-parole de la police municipale.

Des incidents se sont produits également à Bâle entre anarchistes et policiers. En Suisse romande, les différents rassemblements se sont déroulés dans le calme. A Genève, les partis de gauche et les syndicats ont réuni deux milles personnes qui ont dénoncé «les bonus des uns, les malus des autres».

Agitation à Lausanne

A Lausanne, la fête du travail s’est déroulée sur fond de brouilles et de guerre politique. Syndicats et socialistes ont fait cortège à part. Ce sont donc les groupes autonomes qui s’étaient donné rendez-vous à 15h au parc Milan qui ont fait parler d’eux. Ils étaient environ 150 à tenter de rallier le centre ville au cri de «police partout, justice nulle part». Bloqués par les nombreux barrages de la police anti-émeute dressés autour de la gare de Lausanne, les groupes de jeunes portant cagoules, masques et lunettes noires se sont repliés sur la Place de la Navigation à Ouchy où quelques dégradations ont été commises. Vers 16h30, la police est intervenue pour disperser la manifestation. Les forces de l’ordre ont par ailleurs procédé à une cinquantaine d’interpellations.