Les défauts de jeunesse n’épargnent pas Mika. Il ne s’agit pas du chanteur, mais du nouveau train de la compagnie BLS, qui porte ce nom. Mises en service le 10 mai entre Neuchâtel et Berne, ces nouvelles rames construites par l’entreprise Stadler sont contraintes de circuler en formation réduite, et cela au moins jusqu’au 11 juin, a appris Le Temps. «Nous avons dû supprimer plusieurs correspondances lundi soir», explique le porte-parole de la compagnie bernoise, Stefan Locher. «Nos trains rencontrent sporadiquement un problème de logiciel dès que plusieurs rames sont couplées», précise-t-il. Pour cette raison, plusieurs d’entre eux n’ont pas pu démarrer.

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«Nous avons pourtant effectué des tests intensifs avant la mise en service, comme le veut l’usage. Malgré cela, des maladies de jeunesse peuvent apparaître lorsqu’une nouvelle flotte est mise en circulation. Nous sommes en train d’analyser le problème avec le constructeur Stadler afin de le résoudre aussi rapidement que possible», ajoute-t-il.

Pour entrer dans la modernité, BLS a commandé 58 rames Mika auprès de l’entreprise thurgovienne pour la somme de 650 millions de francs. C’est la plus grosse commande de l’histoire de la compagnie régionale bernoise. Ces véhicules ont été achetés pour remplacer les anciens trains des années 1970 qui desservaient ces dernières années la ligne Berne-Neuchâtel-La Chaux-de-Fonds. La prolongation vers la ville des Montagnes neuchâteloises étant interrompue jusqu’en octobre pour cause de travaux, la ligne s’arrête temporairement à Neuchâtel. A fin 2022, ces nouveaux véhicules transporteront aussi les voyageurs jusqu’à Brigue et Domodossola, via la ligne de faîte du Lötschberg et également jusqu’à Zweisimmen.

Comme les trains Bombardier des CFF

Ces rames offrent plus de flexibilité que ceux qu’ils remplacent. Ils peuvent circuler en composition double aux heures de pointe et en formation simple aux heures creuses. La panne de logiciel qui est apparue a pour conséquence qu’une seule rame Mika circule aux heures de pointe entre Berne et Neuchâtel. Pour Stefan Locher, ce n’est pas un grand problème dans la mesure où la fréquentation reste «restreinte» à cause du télétravail. La demande des pendulaires est cependant en reprise depuis les derniers assouplissements décidés par le Conseil fédéral.

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BLS expérimente ainsi ce que les CFF ont vécu avec les nouveaux trains à deux étages qu’ils ont commandés chez Bombardier pour le trafic grandes lignes. Ces compositions destinées à la liaison Genève-Saint-Gall par le Plateau suisse ont rencontré de nombreuses difficultés durant la phase de test et encore après la mise en service. Le directeur général des CFF, Vincent Ducrot, reconnaissait récemment que l’entreprise aurait dû laisser davantage de temps au constructeur pour développer son nouveau train. Il qualifiait cependant le degré de fiabilité de «bon».