Un quart des Suisses prêts à se montrer plus prudents sur la Toile
ESPIONNAGE
Une enquête montre qu’un sondé sur quatre modifiera son comportement sur les réseaux sociaux tandis que deux tiers des personnes interrogées ne se sentent pas concernées par la surveillance des communications en ligne
Les révélations de l’ampleur de l’espionnage américain en Europe inquiètent de nombreux internautes suisses, indique mercredi un sondage mandaté par comparis.ch. Un quart des personnes interrogées a déclaré vouloir modifier son utilisation de Facebook, Skype et autres services en ligne.
Elles ont l’intention de réfléchir davantage avant de publier ou d’échanger une information sur Internet. Toutefois, seuls 3% des sondés sont disposés à renoncer complètement aux services concernés.
Deux tiers des personnes interrogées critiquent la collecte d’information par les Etats-Unis sur l’ensemble de la planète et donc auprès des internautes suisses. Une petite minorité (4%) s’est en revanche déclarée favorable à cette surveillance alors qu’un tiers avoue y être indifférent.
Banalités
Deux sondés sur trois ne se sentent pas vraiment concernés par la surveillance. Ces internautes ne comptent rien changer à leur comportement en ligne. «La plupart des personnes interrogées pensent que ce qu’elles mettent en ligne est d’une grande banalité et n’intéresserait de toute façon aucun service secret», explique Ralf Beyeler, expert de Comparis, cité dans le communiqué. «C’est pourquoi elles acceptent d’être espionnées.»
Pour éviter la surveillance, M. Beyeler conseille d’utiliser des adresses e-mail européennes et de renoncer à Gmail ou Outlook.com. Il recommande en outre de remplacer les navigateurs Internet Explorer ou Chrome par Mozilla Firefox ou Opera. Crypter ses données n’est en revanche pas très utile, car les services de renseignement américains sont très au point dans le décodage.
L’Américain Edward Snowden avait révélé en juin que l’Agence nationale de sécurité (NSA) américaine a accès, via le programme Prism, aux données privées des géants de la communication basés aux Etats-Unis, comme Verizon, Google ou Facebook.
Le sondage a été mené fin juin par l’institut Link sur mandat du comparateur en ligne comparis.ch. L’institut a interrogé 1211 Suisses de 15 à 74 ans.