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Un sens exacerbé du spectacle

Marre de voir Oskar Freysinger à la TV? C'est pourtant lui qui combattra la libre circulation.

Oskar Freysinger met-il le spectacle au service de la politique ou est-ce le contraire? Pour lui, c'est clair: c'est le spectacle qui sert la politique. Mais il est piquant de relever que la page d'ouverture de son site internet affiche un portrait de Groucho Marx et un autre de lui-même affublé d'un nez de Pinocchio! Pas très politique, ça. «Ce site n'a rien de politique. Il a été ouvert à la demande de mon éditeur pour accompagner la sortie de mon dernier livre», se défend-il. Peut-être, mais pourquoi alors sa fiche politique sur le site du parlement fédéral renvoie-t-elle à cette adresse? «Une initiative personnelle du webmaster», suppose-t-il.

Ce sens du spectacle en a fait l'une des personnalités les plus présentes à la radio et la TV romandes, d'où le ras-le-bol («On l'a assez vu») exprimé ci-dessus. On va pourtant le revoir sous peu: Oskar Freysinger sera en effet le numéro un romand de l'opposition à l'extension de la libre circulation des personnes, ce qui le rendra difficilement contournable. A fin août, il sera opposé à Joseph Deiss lors d'un Infrarouge spécial. Conscient du problème, le chef de l'actualité nationale à la TSR, André Beaud, a diffusé un mémo interne invitant à «éviter de n'entendre que Christian Grobet ou Oskar Freysinger» lorsqu'il s'agira de donner la parole aux opposants. «Dire qu'on m'a assez vu est le plus beau compliment qu'on puisse me faire. Cela prouve que mon système fonctionne», se rengorge Oskar Freysinger. Il estime cependant qu'il a encore un potentiel à exploiter. En raison de la forte concurrence au sein de l'UDC en Suisse alémanique, il n'«existe» pas encore dans des émissions comme Arena. Et il en ressent une certaine frustration.