Le 16 janvier, l’animatrice Julia Novak a suggéré à l’un de ses interlocuteurs à l’antenne de «ne pas prendre des antibiotiques à haute dose», contre l’avis du médecin. Un télé­spectateur belge du programme «Elovia, les clés de l’avenir» s’en est offusqué. Il a alerté le Conseil supérieur de l’audiovisuel qui, à son tour, a ­transmis le dossier au parquet de Bruxelles. Julia Novak est maintenant soupçonnée d’avoir pratiqué illégalement la médecine au cours de l’émission consacrée à l’astrologie. Le procureur doit encore se prononcer sur l’infraction.

Le canal AB4 en Belgique et TVM3, basée à Ecublens (VD), diffusent cette émission, réalisée par Terrifix AG, société zurichoise. Celle-ci achète du temps d’antenne à TVM3, qui met à disposition ses locaux pour l’enregistrement. Le programme est ensuite diffusé tous les jours entre 20 et 22 h. Du coup, le téléspectateur belge a aussi interpellé l’Office fédéral de la communication (Ofcom). Les juristes suisses visionnent actuellement les bandes concernées avant de se déterminer.

Sans attendre, TVM3 a mis à pied Julia Novak. En outre, à partir d’aujourd’hui, les animateurs ne traiteront plus les cas médicaux pendant l’émission. Un avertissement tourne en boucle sur les écrans.

PDG de TVM3, Fabien Aubry reconnaît le «dérapage», comme la présentatrice. Il estime cependant que l’accusation est «excessive. L’écart s’est produit au terme d’un long échange où l’interlocuteur de Julia Novak avait exprimé sa lassitude à l’égard des médicaments, détaille Fabien Aubry. C’est le premier cas depuis le début de la diffusion du programme il y a trois ans.»

TVM3, présente partout en Suisse romande sauf en Valais, diffuse essentiellement de la musique. Six employés assurent son fonctionnement, qui dégage un chiffre d’affaires de 1,5 million par an. Fabien Aubry annonce des pointes d’audience de 90 000 spectateurs quotidiens.