Un Vert dans la cité d'Axpo
Les novices du palais
Spécialiste de l’environnement et des sciences naturelles. Jonas Fricker voit dans son mandat politique la possibilité de défendre ses valeurs: un environnement protégé, la possibilité pour chacun de se réaliser et une Suisse solidaire

Ce mardi matin, le Conseil national débat de l’initiative «Pour une économie verte». Alors, en nouvel élève bien discipliné, Jonas Fricker hésite un moment avant de sortir de l’hémicycle pour l’interview. L’économie verte, le développement durable, c’est, pour le jeune président des Verts argoviens, sa boussole politique et sa profession, du moins celle pour laquelle il s’est formé à l’EPFZ comme spécialiste de l’environnement et des sciences naturelles. Avant de se consacrer, dans sa ville de Baden, à l’éducation de ses deux enfants de 2 et 4 ans alors que sa femme enseigne à Fribourg.
Aujourd’hui, l’ancien chef de projet en développement durable voit dans son mandat politique la possibilité de défendre ses valeurs: un environnement protégé, la possibilité pour chacun de se réaliser et une Suisse solidaire.
Mais avant de se retrouver sur la scène politique nationale, il lui a fallu se battre contre un climat défavorable. Dans le canton d’Argovie, le parti écologiste aura dû affronter les conséquences du retrait du titulaire du siège, Geri Müller, par ailleurs président de Baden, mais aussi les séquelles de son fameux selfie compromettant. «Ce fut un moment douloureux pour Geri Müller, mais aussi pour les Verts argoviens», dit sobrement Jonas Fricker. Ce n’est pas lui qui va rappeler son tweet impitoyable après la révélation de la photo sulfureuse: «Sale affaire Geri, ton intégrité repose en paix.» Lui, Jonas Fricker, aura réussi néanmoins une campagne très remarquée, grâce à une vidéo de campagne originale qui lui a valu une distinction nationale.
Il se place au centre des Verts, en bon Argovien, ni Vert alternatif ni Vert’libéral. Et ne voit pas de contradiction à être élu écologiste à Baden, la cité du producteur d’électricité nucléaire Axpo et des grandes industries de l’énergie. «On ne fera pas du renouvelable sans l’industrie. Celle-ci sait bien que son modèle est promis à la disparition à moyen terme. C’est notre intérêt à tous de soutenir le virage énergétique.»