Afin de renforcer la lutte contre la pauvreté en Suisse, tous les acteurs concernés participent mardi à une conférence nationale à Berne. Dans son discours d’ouverture, le ministre des affaires sociales Didier Burkhalter a insisté sur l’importance de l’intégration. «Les principaux besoins des personnes souffrant de pauvreté sont d’obtenir à nouveau des perspectives, d’être mieux intégrées dans une société qui avance vite et aussi d’obtenir davantage de reconnaissance», a dit le ministre. Dans ce but, le Conseil fédéral a adopté en mars sa stratégie nationale de lutte contre la pauvreté.

Lors de la conférence de ce mardi, la Confédération, les cantons, les communes et les organisations non gouvernementales (ONG) se concentrent sur deux priorités: lutter contre la pauvreté des familles et améliorer les chances d’intégration dans le marché du travail des personnes frappées et menacées par la pauvreté.

Pour lutter contre la pauvreté des familles, les différents acteurs se pencheront sur les possibilités offertes par les prestations complémentaires. Plusieurs cantons ont ainsi déjà introduit des allocations complémentaires pour les familles menacées de pauvreté, a rappelé Didier Burkhalter. L’idée d’en instaurer au niveau fédéral fait également débat. Renforcer les ponts

S’agissant de l’intégration dans le monde du travail, le ministre de l’intérieur préconise de renforcer les ponts entre l’assurance chômage et l’assurance invalidité et entre l’aide sociale et la formation professionnelle. En bref, l’objectif consiste à renforcer la collaboration interinstitutionnelle (CII).

A la fin de la conférence, une déclaration commune de la Confédération, des cantons et des communes doit être adoptée. La réunion de mardi offre aussi aux ONG l’opportunité de présenter leurs propositions. Vingt d’entre elles demandent qu’une instance soit créée pour assurer le suivi et l’évaluation de la mise en œuvre de la stratégie globale.

Dans le cadre de l’Année européenne de lutte contre la pauvreté, Caritas et la Conférence suisse des institutions sociales (CSIAS) avaient déjà présenté des revendications. Les deux organisations exigeaient notamment des mesures pour réduire de moitié la pauvreté en Suisse.