Premièrement, la gauche, alliée parfois à l’UDC et aux populistes du Mouvement citoyens genevois (MCG), a aussi réussi à y glisser des éléments que le camp opposé tient pour rédhibitoires. Ensuite, la longue énumération de droits fondamentaux, de buts sociaux et de tâches publiques contenus dans le projet ne témoigne aucunement d’une approche restrictive de l’Etat.
Ce qui frappe plutôt à la lecture de ce premier jet, c’est son côté raisonnable, peu inventif. D’autres cantons ont profité de cette étape pour tester quelques idées provocantes, qui, même si elles ne sont pas retenues au final, continuent parfois de faire leur chemin dans les esprits. Rien de tel à Genève.
Le sondage auquel les Genevois sont invités à répondre pose 27 questions. La plupart traitent des points de controverse du texte sur la table. Mais il en est d’autres qui semblent inviter les citoyens à se montrer plus audacieux que les constituants eux-mêmes. Faut-il créer un canton-ville? leur demande-t-on. Ou imposer la parité hommes-femmes au Grand Conseil?
Le délai fixé pour le dépôt du projet de Constitution expire le 27 juin 2012, en vue d’une votation populaire en septembre suivant. L’exercice consistant à refondre la Constitution de James Fazy (1847) aura coûté 20 millions de francs.