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Une Constitution si sage pour le canton de Genève

L’avant-projet de charte est en consultation publique. Les camps politiques jouent les intraitables avant les compromis à venir. Mais y a-t-il vraiment de quoi s’échauffer?

Les citoyens genevois sont invités à s’exprimer sur l’avant-projet de nouvelle Constitution. La présidence de l’assemblée constituante espère recueillir entre 3000 et 10 000 réponses durant les mois de février et mars.

Loin d’être œcuménique, le climat de travail de la Constituante a souvent reproduit l’affrontement entre gauche et droite typique du Grand Conseil. La seconde, disposant d’une courte majorité, a plus d’une fois réussi à imposer son point de vue en plénière quitte à désavouer ses représentants dans les commissions. Ce texte peu consensuel dessine-t-il pour autant la charte idéale d’un canton vu par sa droite? Pas vraiment.

Premièrement, la gauche, alliée parfois à l’UDC et aux populistes du Mouvement citoyens genevois (MCG), a aussi réussi à y glisser des éléments que le camp opposé tient pour rédhibitoires. Ensuite, la longue énumération de droits fondamentaux, de buts sociaux et de tâches publiques contenus dans le projet ne témoigne aucunement d’une approche restrictive de l’Etat.

Ce qui frappe plutôt à la lecture de ce premier jet, c’est son côté raisonnable, peu inventif. D’autres cantons ont profité de cette étape pour tester quelques idées provocantes, qui, même si elles ne sont pas retenues au final, continuent parfois de faire leur chemin dans les esprits. Rien de tel à Genève.

Le sondage auquel les Genevois sont invités à répondre pose 27 questions. La plupart traitent des points de controverse du texte sur la table. Mais il en est d’autres qui semblent inviter les citoyens à se montrer plus audacieux que les constituants eux-mêmes. Faut-il créer un canton-ville? leur demande-t-on. Ou imposer la parité hommes-femmes au Grand Conseil?

Le délai fixé pour le dépôt du projet de Constitution expire le 27 juin 2012, en vue d’une votation populaire en septembre suivant. L’exercice consistant à refondre la Constitution de James Fazy (1847) aura coûté 20 millions de francs.