«On pourra se contenter d’une hausse de 0,7 point de la TVA au lieu de 1,5 point.» Le ministre des Affaires sociales, Alain Berset, maintient son intention de présenter une réforme structurelle de l’AVS, car les 2 milliards qui seront versés chaque année, dès 2020, dans le fonds du premier pilier ne suffiront pas à le stabiliser. Ils résolvent environ 50% des problèmes de financement du fonds, mais il faudra trouver des solutions pour les autres 50%. Les faits démographiques sont têtus: l’arrivée à la retraite de la génération du baby-boom va bouleverser le rapport entre le nombre d’actifs et de retraités. La réforme AVS 21 devra apporter des réponses à ce défi.

Le Conseil fédéral devrait transmettre son message au parlement fin août, annonce Alain Berset. La révision des retraites sera une combinaison d’apports financiers complémentaires, en l’occurrence l’augmentation de la TVA de 0,7 point (au lieu de 1,5 en cas de rejet de la RFFA), et de corrections du côté des prestations. Très contesté à gauche, le report de la fin de la vie active des femmes à 65 ans fera sans doute partie du projet.

Des mesures de compensation seront proposées. Mais aucune des deux variantes mises en consultation l’an dernier n’a trouvé de majorité auprès des milieux sondés. La première solution consistait à diminuer le pourcentage de réduction de la rente en cas de retraite anticipée; elle coûterait 400 millions par an. La seconde ajoutait à cela un bonus pour les femmes qui travailleraient au-delà de l’âge légal de 65 ans; elle coûterait 800 millions.

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Treizième rente demandée à gauche

La gauche n’entre pas en matière sur la retraite à 65 ans pour les femmes. L’Union syndicale suisse (USS) estime que cela créerait trop de problèmes sociaux. Elle privilégie au contraire une revalorisation du premier pilier et lancera cet automne une initiative populaire demandant une treizième rente AVS. Christian Levrat veut mettre l’accent sur les recettes supplémentaires plutôt que sur «la péjoration de la situation des femmes».

Il estime que les 2 milliards qui alimenteront le fonds AVS dès l’an prochain, dont 800 millions seront financés par la Confédération et 1,2 milliard par une hausse paritaire des cotisations AVS, résoudront 60% des besoins de financement et non 50%. La droite politique et économique réclame une «réforme structurelle en profondeur» de la prévoyance vieillesse et demande que la hausse de la TVA soit modeste – l’Union suisse des arts et métiers (USAM) veut la plafonner à 0,3 point.