Publicité

Une initiative populaire pour repartir de zéro

L’association «Le Haut veut vivre» propose de recréer une maternité à La Chaux-de-Fonds, cinq ans après sa fermeture

Une initiative populaire pour repartir à zéro

Depuis la cantonalisation des hôpitaux, en 2006, l’organisation d’HNE suscite d’importantes tensions régionales. En 2008, la fermeture de la maternité et du bloc chirurgical de l’hôpital du Val-de-Travers avait suscité une première montée de fièvre. Les tensions ont été plus fortes encore avec le projet de maternité cantonale centralisée, finalement inaugurée en mars 2010 sur le site flambant neuf de Pourtalès, à Neuchâtel. Problème: le Conseil d’Etat avait promis dans un premier temps de l’installer à La Chaux-de-Fonds une fois l’hôpital rénové. Une promesse non tenue qui a pourri le dossier.

Un projet qui divise

La centralisation de toutes les naissances dans le chef-lieu constitue une blessure ouverte à La Chaux-de-Fonds. Suite à la décision du Conseil d’Etat de geler la rénovation de l’hôpital, l’association «Le Haut veut vivre» a décidé de lancer une initiative populaire demandant de recréer une maternité dans la cité horlogère. Une façon d’ancrer sur le long terme un hôpital de soins aigus dans les Montagnes. La collecte des signatures commencera lors de la manifestation de ce samedi.

S’il devait aboutir, le projet constituerait un retour à la case départ, avec des services similaires distants de 15 kilomètres. L’idée ne fait pas l’unanimité, même au sein du groupe interpartis. Théo Bregnard dit «comprendre» la démarche de l’association, mais il ne la soutient pas. «Il ne faut pas faire la même chose sur les deux sites, mais trouver des complémentarités, comme le propose le plan voté par le peuple en novembre 2013.»

Sa mise en œuvre serait de toute manière très compliquée au vu de la difficulté à recruter des médecins sur le site de La Chaux-de-Fonds. Le Dr Bernard Laubscher sait de quoi il parle. En 2007, il avait démissionné de son poste de chef du Département de pédiatrie hospitalière, fatigué de multiplier les gardes entre les deux sites. Réengagé par la suite, il souligne l’embarras d’HNE pour trouver des médecins prêts à travailler dans le canton. «C’est particulièrement dur à La Chaux-de-Fonds, malgré une qualité de vie exceptionnelle, souligne-t-il. On a ouvert un poste de pédiatre de premier recours. Nous n’avons trouvé personne. Les jeunes médecins préfèrent travailler dans l’Arc lémanique. C’est vrai même pour ceux qui sont nés ici.»