Une majorité des citadins rejetterait une généralisation des 30 km/h en ville, selon le TCS
Mobilité
AbonnéUne enquête du TCS indique que les habitants des villes préféraient un 30 km/h seulement dans certains quartiers de leur région. Ils craignent qu’une diminution générale de la vitesse reporte le trafic sur des axes résidentiels

Les citadins ne tiennent pas à voir les villes passer entièrement sous le régime des 30 km/h, craignant un report du trafic vers les quartiers résidentiels. Ils plébiscitent en revanche une solution nationale et différenciée par quartier, selon un sondage commandé par le Touring Club Suisse (TCS), l’association qui représente les intérêts des automobilistes.
L’enquête indique que 66% de la population de dix grandes villes suisses, dont Genève, Lausanne, Fribourg et Sion, ne veut pas d’une généralisation du 30 km/h en ville. Dans le groupe d’âge des 45 à 59 ans et en Suisse alémanique, la mesure a été particulièrement rejetée, selon les résultats du sondage, publié par le Matin Dimanche et la NZZ am Sonntag et que l’agence de presse Keystone-ATS s’est procuré.
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Dans neuf villes sur dix, une majorité des personnes interrogées était d’avis qu’une réduction générale de la vitesse à 30 km/h sur les axes de circulation intra-urbains entraînerait un déplacement du trafic vers les quartiers résidentiels. Ce n’est qu’en ville de Berne qu’une majorité des personnes interrogées ne partageait pas cet avis. Dans les dix villes, une majorité était en outre d’avis qu’une introduction générale de la vitesse à 30 km/h en zone urbaine ralentirait les services d’urgence. C’est en Suisse romande que le signal a été le plus clair: 84% des personnes interrogées à Lausanne, 82% à Genève et 80% à Sion étaient de cet avis.
Harmonisation nationale demandée
Dans les villes interrogées, entre 67 et 78% des personnes interrogées étaient d’avis qu’en ce qui concerne la limitation de vitesse, une solution devait être recherchée au niveau national et que le régime de vitesse devait être le même dans toutes les villes suisses. La solution actuelle avec une vitesse différenciée a été la plus appréciée. Entre 78 et 90% des personnes interrogées ont estimé que le système actuel, avec une vitesse générale de 50 km/h en ville et une vitesse de 30 km/h selon la situation, était satisfaisant.
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Le TCS défend ce compromis face à l’ATE et l’Union des villes suisses qui défendent une politique inverse, c’est-à-dire des vitesses généralisées à 30 km/h et des zones spécifiques à 50 km/h. Le parlement fédéral va bientôt se pencher sur ce sujet. L’enquête a été réalisée par l’institut d’études de marché et de recherche sociale Link sur mandat du TCS entre le 31 janvier et le 7 février 2023. Dans le cadre de cette étude, 1731 personnes âgées de 15 à 79 ans ont été interrogées dans les villes de Bâle, Berne, Fribourg, Genève, Lausanne, Lucerne, Lugano, Sion, Saint-Gall ainsi que Zurich.