Le Conseil d’Etat, après consultation du futur gouvernement, a nommé Michèle Righetti à la tête de l’Office cantonal de la détention. Elle succédera en janvier 2014 à Sandra Favre qui a annoncé sa démission en octobre dernier. Critiquée, confrontée à des dossiers politiquement très sensibles et atteinte dans sa santé, cette dernière a jeté l’éponge alors que le domaine pénitentiaire affronte une crise sans précédent avec la surpopulation carcérale, la mort cruelle d’une sociothérapeute lors d’une sortie avec un détenu dangereux et les tensions syndicales. Autant de grands chantiers qui attendent la nouvelle patronne des prisons genevoises.

Mis au concours avec un délai au 11 novembre, le poste n’a tout d’abord pas attiré des profils jugés suffisamment intéressants. La procédure de recrutement a donc été prolongée et Michèle Righetti a déposé sa candidature lors de ce second round. Selon le président du Conseil d’Etat, Charles Beer, à défaut de compétences métier, ce sont surtout les compétences managériales de cette candidate qui ont primé . Le communiqué de presse mentionne également «sa forte résistance au stress».

La nouvelle directrice générale devra piloter les travaux liés à l’ambitieuse planification pénitentiaire, comprenant trois établissements, qui a été lancée par le conseiller d’Etat Pierre Maudet. Michèle Righetti devra également «veiller à la conformité des activités de son office avec les exigences légales et les directives du Conseil d’Etat». Sans doute une allusion aux problèmes évoqués par le rapport Ziegler dans le cadre de la tragique affaire Adeline et qui ont conduit à la mise sur la touche, au sein de cet office, de la directrice du Service d’application des peines et des mesures.

Agée de 42 ans, Michèle Righetti est née à Genève et est titulaire d’une licence en droit de l’Université de Genève, d’un brevet d’avocat ainsi que d’un certificat d’études avancées en leadership organisationnel. Après avoir occupé les fonctions de greffière-juriste et de greffière-substitut auprès de juridictions cantonales vaudoise et genevoise, elle a rejoint, en janvier 2000, le secrétariat général du département de l’action sociale et de la santé en qualité de conseillère juridique. Elle a été nommée en 2010 au poste de secrétaire générale du département des affaires régionales, de l’économie et de la santé (DARES).