«Une salle sans fenêtre»

«[…] Nous siégeons dans une salle sans fenêtre. […] Regardez autour de vous: nous sommes isolés, coupés du monde extérieur, uniquement éclairés par une lumière artificielle. Comment dans ces conditions, voir le monde, la vie, le peuple, alors même que ce sont eux les premiers concernés par nos décisions politiques? La réalité du monde extérieur, nous ne la voyons plus que sous la forme de rapports, de messages et de bulletins. […] Ne cherchons pas à trouver refuge dans le confort protégé des salles des conseils et des salles de séance. N'ayons pas peur d'aller vers le peuple. Si nous voulons vraiment prendre le pouls du pays, demandons son avis à l'«homme de la rue», plutôt qu'à la seule élite. Les «gens d'en bas» disent vrai, parce qu'ils vivent la réalité, tandis que les «gens d'en haut» ne font que nous dire que tout est comme ils pensent que tout devrait être. Ouvrons les portes, et sortons. […] J'ai vécu, au cours des vingt-quatre années passées, d'innombrables débats de fond et j'ai fréquemment approuvé de nombreuses déclarations de principe, hélas rarement suivies d'effets. Combien de fois avons-nous, dans cette salle, avec force discours, interventions et paperasseries, éradiqué la bureaucratie?» […] Loin de diminuer, les lourdeurs et les obstacles bureaucratiques n'ont fait que se multiplier.»