Urgence climatique: la lettre des jeunes au Conseil fédéral
lettre ouverte
Sous l’impulsion de la «Greta Thunberg romande», Diane Lou Pellaud Eastes, des élèves du Jura bernois écrivent au gouvernement pour lui réclamer une politique volontariste luttant contre le réchauffement climatique

Diane Lou Pellaud Eastes, la jeune fille de 15 ans qui avait menacé de faire la grève du silence à l’école secondaire de Malleray dans le Jura bernois, a atteint un premier but. Trois mois après son appel à la mobilisation pour lutter contre le réchauffement climatique, quelque 50 de ses camarades ont mis sur pied plusieurs projets: une exposition, une récolte de fonds et une action de ramassage des déchets dans la commune de Valbirse. Ce matin, ils ont aussi envoyé une lettre ouverte à tous les membres du Conseil fédéral dans laquelle ils leur demandent de prendre des mesures.
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Le sujet est plus actuel que jamais. Alors que les météorologues du pays annoncent pour cette semaine la première période de canicule de l’année et qu’un violent orage vient de provoquer des inondations dévastatrices tout près de chez eux, à Val-de-Ruz (NE), les jeunes font part de leurs angoisses. «Dans une société de surconsommation et de surproduction, nous devons assumer une situation dont nous ne sommes pas responsables, mais que l’on nous a donnée en héritage. Cela nous oblige à essayer de sauver notre futur avant de penser à vivre notre présent.»
«Ce n’est pas l’argent qui manque pour relever ces défis»
Une dizaine d’élèves ont réfléchi à la rédaction de cette lettre, coachés par le directeur de l’école, Manuel Leonardi, mais «sans esprit interventionniste», précise ce dernier. Ils proposent plusieurs pistes concrètes pour freiner le réchauffement climatique: l’intégration de cours d’écologie «à tous les niveaux, mais surtout dans les écoles», des tarifs de transports publics plus abordables et des investissements «inconditionnels» dans les énergies propres.
«La Suisse est un pays riche. Ce n’est pas l’argent qui manque pour relever ces défis», souligne Diane Lou Pellaud Eastes. Pour elle et ses camarades, il est grand temps de se lancer dans une politique volontariste. Ils préconisent aussi d’interdire les objets à usage unique et tous les produits chimiques portant atteinte à la biodiversité.
Les élèves considèrent que cette lettre est une forme de passation de témoin. «Nous nous sommes mobilisés pour faire ce qui était possible dans la mesure de nos moyens. Nous comptons désormais sur le Conseil fédéral pour qu’il prenne des mesures concrètes», conclut celle que certains médias ont baptisée la «Greta Thunberg de Suisse romande».