Les canons à neige, la mauvaise cible face à la pénurie d’électricité
Pour diminuer la consommation d’électricité et éviter une probable pénurie durant l’hiver, les propositions sont nombreuses. Les sociétés de remontées mécaniques et leurs canons à neige sont souvent pointés du doigt. Pourtant, tirer la prise de l’industrie du ski n’est pas la solution
La pénurie d’électricité guette en Suisse. Et nombreux sont ceux à redoubler d’imagination pour tenter de trouver une solution à la crise. Depuis quelques semaines, une branche est particulièrement dans la ligne de mire: les remontées mécaniques. Consommant autant d’électricité qu’environ 40 000 ménages, on les imagine coupables de tous les maux. Et en cette fin d’été caniculaire, où la sécheresse est plus que marquée, les canons à neige, qui consomment de l’eau et de l’électricité, sont une cible toute trouvée… Mais est-ce donc légitime?
Difficile à l’heure actuelle de s’imaginer dans un paysage entièrement blanc. Pourtant, les stations se préparent déjà pour la future saison hivernale. D’ici deux mois, les premiers flocons vont tomber. Fabriqués artificiellement par des canons à neige. «S’il n’y a pas d’instruction contraire, nous canonnerons dès le début du mois de novembre», indique Laurent Vaucher, le directeur de Téléverbier. En Suisse, près de 12 000 hectares de pistes peuvent être enneigés mécaniquement, soit 53% de la surface totale des domaines skiables. C’est plus qu’en Allemagne (25%) ou en France (37%), mais moins qu’en Autriche (70%) ou en Italie (90%).