Ce Valaisan qui embête Expo.02 en accaparant son label
Bernard Attinger, architecte cantonal, réplique aux accusations d'opportunisme
«Je n'ai pas fait ça pour de l'argent, mais pour le «joke», c'est la période de carnaval, bon sang, les responsables d'Expo.02 devraient le prendre comme ça, se montrer un peu plus fair-play et avouer qu'ils se sont fait avoir.» «Coupable» d'avoir déposé en août dernier la marque Expo.02 auprès du Bureau fédéral de la propriété intellectuelle, l'architecte cantonal valaisan Bernard Attinger a du mal à comprendre la violence des réactions suscitées par son «hold-up»: «Les organisateurs de la manifestation me traitent de gaspilleur de l'argent du contribuable, alors que ces gens-là, avec des salaires de conseillers fédéraux, ont passé leur temps à se mettre des mandats plein les poches. C'est un miroir que j'ai voulu leur tendre.» Bernard Attinger, fonctionnaire plutôt atypique, friand de paradoxes et de polémiques, et qui a l'habitude, dans les chroniques qu'il livre au Nouvelliste, de pourfendre le nombrilisme des querelles valaiso-valaisannes, explique avoir eu l'idée de s'approprier la marque Expo.02 «à force d'entendre les responsables se vanter de pouvoir tenir les délais. Ils ont toujours soutenu mordicus qu'ils allaient pouvoir réaliser l'exposition en 2001, j'ai quand même certaines compétences techniques qui me permettaient d'en douter, je me suis dit on verra bien.» Aujourd'hui, entre Bernard Attinger et Expo.02, c'est la guerre: «Ils ont eu trois mois pour négocier, discuter, ça aurait pu se régler autour d'un verre de fendant, au lieu de ça ils cherchent la bagarre, ça tombe bien, j'adore la bagarre.» Et pour ceux qui en douteraient encore, Bernard Attinger a fait envoyer mardi, par son avocat, un communiqué qui parle «d'accusations infondées» proférées par les responsables d'Expo.02 («opportuniste qui pratique la concurrence déloyale», notamment) et qui pourraient être «constitutive d'atteinte à l'honneur». Enfin, si on s'étonne qu'un fonctionnaire de ce niveau puisse s'amuser à ce jeu-là, Bernard Attinger réplique: «J'ai voulu rester anonyme, parce que les gens, de par ma fonction, font l'amalgame entre vie privée et vie professionnelle. Il y a quand même une vie après le boulot… Si j'achète des actions UBS ou si je vends une vache, je le fais à titre privé, cela ne regarde personne.»