Des blocs opératoires flambant neufs au CHUV
SANTE
Les 16 nouvelles salles d’opération ont été inaugurées jeudi dans la cité hospitalière. Leur mise en service permettra de rénover l’ancien bloc, vieux de trente-cinq ans. Un crédit de 125 millions avait été voté par le Grand Conseil en mai 2013

Un nouveau bâtiment clair, fin et allongé, dans le prolongement du centre d’oncologie ambulatoire, au-dessus des soins intensifs et des urgences. Provisoire dans sa conception initiale, le dernier ouvrage sorti de terre au CHUV, à Lausanne, sera finalement pérenne. Conçu pour abriter 16 nouveaux blocs opératoires ultramodernes, le bâtiment sera mis en service d’ici un mois, les premiers patients y seront opérés le 13 mars. Son inauguration a eu lieu jeudi.
Le projet a démarré il y a trois ans, un prototype a même été construit à l’hôpital de Cery. Les anciens blocs, datant de 1982, devaient impérativement être rénovés. Ils sont devenus trop exigus au regard des équipements techniques nécessaires aujourd’hui dans une salle d’opération, ainsi que du nombre de médecins, techniciens et soignants qui s’activent autour du patient, au minimum une dizaine de personnes.
Plus de salles d’opération
Pour permettre la transformation de l’ancien plateau technique, qui durera trois ans, il fallait d’abord construire un nouvel ensemble de salles d’opérations. Au final, à l’horizon 2020, les deux ensembles coexisteront pour absorber la croissance attendue des opérations ces prochaines décennies. «Celui que nous inaugurons aujourd’hui, le bloc complémentaire, sera par la suite réservé à certaines spécialités, comme l’endoscopie. Mais en attendant, toutes les opérations peuvent y être faites», explique François Marguet, directeur du bloc opératoire.
Outre la technique dernier cri, son avantage par rapport aux anciens locaux: la lumière du jour entre dans plusieurs zones, comme la salle de réveil, les vestiaires, les couloirs. «Enfin, cela permet de savoir quel temps il fait dehors!», sourit François Marguet. La rénovation, la construction et l’équipement des deux blocs opératoires représentent un coût de 125 millions de francs à la charge de l’Etat de Vaud.
Bras articulés
Les nouvelles salles sont plus grandes que les anciennes, elles ont une surface de 40 m2, soit cinq de plus. Au plafond sont accrochés plusieurs bras articulés. L’un d’entre eux sera utilisé par l’anesthésiste, il permettra notamment de recevoir l’alimentation en gaz. Un autre bras sera utilisé par le chirurgien: il permet d’embarquer des équipements, pour l’endoscopie par exemple, qui sont actuellement disposés sur des chariots à roulettes. «Nous cherchons à éviter au maximum que des accessoires roulent au sol avec des câbles d’alimentation», poursuit François Marguet.
Les salles sont équipées d’écrans et de vidéos. Au plafond, deux écrans permettent à l’équipe de surveiller les paramètres vitaux, d’afficher une radiographie ou des résultats médicaux. Ces informations peuvent être basculées sur un grand écran mural. Une caméra permet également de transmettre à distance l’opération, donnant la possibilité à des étudiants de la suivre depuis une autre salle ou à un spécialiste de donner son avis sans entrer dans le bloc.
Prévention des infections
Les normes actuelles prévoient un minimum d’emprise au sol des équipements médicaux pour faciliter le nettoyage et la désinfection, ceci en prévention des infections nosocomiales. «Au niveau de l’hygiène, pour pouvoir décontaminer les locaux, le concept de la salle d’opération est celui de la salle vide», explique François Marguet. C’est l’une des raisons de l’utilisation des bras articulés. Et c’est valable également pour les zones de préparation des patients et les salles de réveil. Pour faciliter le nettoyage toujours, de nombreux appareils sont encastrés, comme les ordinateurs, les claviers, les prises ou les câbles électriques. Des cloisons mobiles et des paravents ont remplacé les rideaux. Et dans le bâtiment, des cheminements différents sont prévus pour l’approvisionnement du matériel propre et décontaminé d’une part, pour l’élimination de ce qui est sale et infecté d’autre part.