Dans le canton de Vaud, l’alliance fragile de l’UDC et du PLR
Vaud
Les réponses Smartvote des candidats UDC et PLR au Grand Conseil vaudois diffèrent plus entre elles que celles du tandem Verts-PS

La campagne électorale vaudoise qui s'achève a mis une chose au clair: alors que l'apparentement des socialistes, main dans la main avec les Verts, semble être une évidence, la droite paraît plus éclatée. Les libéraux-radicaux ont opté pour une alliance fragile pour le Conseil d’Etat avec l’UDC. Par deux fois, en 2011 et en 2012, le partenariat avec l’UDC n’avait pas suffi à reconquérir le siège perdu par le camp bourgeois à la suite du décès de Jean-Claude Mermoud.
Pour les élections au Grand Conseil, qui se jouent à la proportionnelle, le PLR a par contre opté pour la coalition la plus large possible, Vert’libéraux compris. Dans le viseur: la reconquête de la majorité à l’exécutif, son maintien au législatif.
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L’UDC pas beaucoup plus à droite
«Le Temps» s’est penché sur les résultats récoltés par Smartvote, une plateforme d’aide au vote en ligne qui, sur la base d’un questionnaire politique, affiche les positions politiques des partis et de leurs candidats. L’UDC s’y révèle moins libérale que le PLR, mais pas beaucoup plus à droite. Les questions culturelles et sociopolitiques sont celles qui divisent le plus les deux clans: en somme, l’opposition des points de vue libéraux progressistes et conservateurs.
Les principales différences entre les deux partis de droite se retrouvent donc dans les politiques relatives à la famille, à la formation, aux politiques migratoires et environnementales, au développement des zones à bâtir et aux relations extérieures. Mais sur deux tiers des questions, les deux pôles se rassemblent.
Les données explorent les avis de 73% des candidats au Grand Conseil vaudois, soit 657 participants de tous les partis politiques (sauf le Parti de rien de Toto Morand). Les candidats PLR y ont participé à 75%, les UDC à 68%.
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Les relations extérieures divisent…
Sur l’axe libéral-conservateur, les questions sur les relations extérieures de la Suisse divisent systématiquement les deux camps. Par exemple, 91% des UDC dénoncent le maintien des accords bilatéraux conclus avec l’UE. La priorité va selon eux à l’application rigoureuse de l’initiative sur l’immigration de masse. Face à eux, 80,8% des candidats PLR au Grand Conseil souhaitent le statu quo bilatéral.
64% des UDC approuvent le fait que les décisions de la Cour européenne des droits de l’homme ne soient plus contraignantes pour les autorités et tribunaux suisses. Pas question, répondent 69,2% des PLR. La quasi-totalité des UDC, 91%, souhaitent que la Suisse dénonce les Accords de Schengen avec l’UE et réintroduise un contrôle systématique des personnes aux frontières. 77,9% des PLR s’y opposent.
Lorsqu’on aborde la politique de migration et d’intégration, les PLR sont pour une facilitation d’accès au permis de travail pour les requérants d’asile, contrairement aux candidats UDC. Par contre, tous deux sont pour un renforcement des exigences du processus de naturalisation: à 96% pour l’UDC, à 72,9% pour le PLR.
… l’Etat social aussi
Sur la question de l’Etat social, les deux camps de droite s’affrontent encore. Une hausse de l’âge de la retraite pour les hommes et les femmes est acceptée à 70,1% par le PLR et refusée à 56% par l’UDC.
On se rappelle aussi de l’initiative lancée en début d’année par l’UDC afin d’abolir la reconnaissance des communautés religieuses. Le PLR ne la soutient pas.
Les prétendants de droite au parlement vaudois se retrouvent enfin sur les thèmes du travail et de l’économie. Ainsi, le PLR est favorable à 90,5% à une prolongation des heures d’ouverture des commerces vaudois, l’UDC également, à 68%. Ils sont aussi tous deux en faveur d’un gel de l’effectif des fonctionnaires cantonaux, à 68% pour l’UDC, à 75,5% pour le PLR.
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D’autres questions rejoignent l’axe gauche-droite
Les questions relatives à la famille et à la santé des Vaudois relèvent davantage d’un axe gauche-droite et recoupent les avis des camps bourgeois. Deux tiers des candidats UDC et PLR aimeraient voir leur canton durcir ses conditions pour bénéficier des subsides de l’assurance maladie obligatoire. Le score est même plus haut lorsqu’il s’agit de diminuer les aides sociales des moins de 35 ans, sans enfants à charge, sans emploi et sans plan d’insertion ou de formation, comme l’a fait le canton de Neuchâtel. A la quasi-unanimité, les deux camps sont pour.
Modification le 27 avril 2017, à 18h30: ajout de l'infographie.