La mayonnaise n’a visiblement pas pris entre le Canton de Vaud et Virginie Spicher (ex-Masserey). Une année seulement après son entrée en fonction au 1er avril 2022, la médecin quittera cet été son poste de directrice générale de la santé (DGS), l’un des plus hauts du Département de la santé et de l’action sociale (DSAS). La décision de mettre fin aux rapports de travail a été prise «d’un commun accord» en raison «de divergences quant aux orientations stratégiques et organisationnelles», selon les termes d’un communiqué de presse envoyé ce jeudi.

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Contactés, ni le DSAS ni Virginie Spicher n’ont souhaité apporter de commentaires à cette décision. «Une convention de départ a été signée entre les différentes parties et celle-ci comprend une clause de confidentialité», justifie-t-on au département. Il y a une année, l’engagement de la Fribourgeoise avait pourtant été largement salué. Cadre à l’Office fédéral de la santé publique (OFSP), l’infectiologue spécialisée en pédiatrie était devenue l’une des figures les plus médiatisées de la lutte contre le Covid-19 au niveau suisse.

Un intérim est prévu

L’arrivée de Virginie Spicher à la tête d’une DGS encore ébranlée par la démission de la précédente directrice, Stéfanie Monod, avait suscité de nombreuses attentes. Le Conseil d’Etat louait alors «sa vision stratégique des enjeux de santé publique auxquels le canton va être confronté dans les années à venir, ainsi que sa grande expérience managériale». L’histoire a finalement tourné court. Concrètement, la directrice restera en fonction jusqu’à la fin du mois d’août et sera ensuite remplacée de manière intérimaire par Gianni Saitta, directeur des finances et affaires juridiques de la DGS.

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Le départ de Virginie Spicher après à peine une année tombe mal dans un contexte où les enjeux sont importants pour le département, entre nouvelle planification financière et hôpitaux sous pression financière. «Même si c’est toujours dommage d’en arriver là, la réaction est saine, observe la députée écologiste Sylvie Podio, présidente de la Commission de la santé publique. Chacun a pris ses responsabilités. On ne peut pas gérer un tel département s’il y a des divergences de visions stratégiques. C’est aussi un poste très exposé dans un domaine, celui de la santé, qui est un tel champ de tensions où l’on retrouve de multiples acteurs: Confédération, hôpitaux, médecins, assureurs…»

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Le son de cloche est similaire à droite. «D’un point de vue entrepreneurial, cette issue me semble logique, relève le PLR Philippe Miauton, également membre de la Commission de la santé publique. Ces décisions sont certes difficiles, mais souvent dans l’administration, on tarde à les prendre.» Vu les enjeux, il est important, aux yeux du député, que «le DSAS puisse avancer». Il se questionne néanmoins sur la difficulté de gérer ce «département mammouth», comprenant également la gestion du CHUV.