Justice
Vendredi matin, le tribunal militaire d’Yverdon a rendu son verdict sur l’affaire des cinq militaires de carrière accusés d’avoir monté un business parallèle

Les cinq cadres de l’armée accusés en décembre 2016 d’avoir détourné des infrastructures, du matériel militaire et volé des munitions pour dispenser des cours de tir à des civils contre rémunération ont été jugés ce matin.
Le Tribunal militaire d’Yverdon-les-Bains les a lavés de la plupart des accusations qui pesaient sur eux. Au moment du verdict, le président du Tribunal a prononcé un acquittement et quatre peines de 30 à 120 jours-amendes avec sursis.
Le plaignant, ArmaSuisse, réclamait 67 000 francs par prévenu. Selon l’Office fédéral de l’armement, le lieutenant-colonel et ses quatre complices s’étaient enrichis personnellement de plus de 800 000 francs en cinq ans, entre 2008 et 2013. Le procès de ce quintet était intenté pour abus de confiance aggravé, dilapidation et abus du matériel militaire.
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Il n’en sera rien, ou presque. «Les formations étaient dispensées avec l’accord des responsables», a jugé le Tribunal. «Mais on peut déplorer la mauvaise gestion administrative et l’absence de faits comptables». Ainsi, pour le président, le chaos dans la gestion des munitions de tir justifiait une condamnation et pas une simple sanction disciplinaire. «Ces pratiques n’auraient jamais été admises dans un service de milice. Aucun militaire n’est au-dessus des règles», a martelé le président devant les prévenus au garde-à-vous. «Le tribunal est choqué: ce n’est pas un cas de faible gravité», a-t-il tout de même conclu.