Publié lundi 8 mars 2021 à 07:50
Modifié lundi 8 mars 2021 à 11:57

A l'instar de Lausanne, la gauche est ressortie gagnante dans la plupart des villes vaudoises à l'issue du 1er tour des élections communales. Ensemble, socialistes et Verts ont notamment repris la majorité à la Municipalité de Nyon et semblent bien partis pour le faire à Yverdon-les-Bains. Dans les conseils communaux, la vague verte attendue s'est concrétisée.

A propos de la capitale: A Lausanne: Roses, verts, rouges, rien ne bouge

Yverdon: trois élus de gauche d'un coup

A Yverdon, Pierre Dessemontet (PS), Carmen Tanner (Verts) et Brenda Tuosto (PS) ont été élus dès le 1er tour à la Municipalité, suivis par Jean-Claude Ruchet (PS) et Benoist Guillard (Verts). Meilleur score du jour avec 3937 voix (55,82%), Pierre Dessemontet s'est réjoui de ce «succès d'étape». Il a toutefois rappelé que quatre places étaient encore à repourvoir lors du second tour du 28 mars. «On peut toujours assister à un renversement», a-t-il relevé au cours d'une conférence de presse, dimanche soir.

La droite yverdonnoise, majoritaire depuis 2014 à la Municipalité, a accusé le coup. A commencer par le syndic Jean-Daniel Carrard, qui ne pointe qu'en 7e position avec 3205 voix. «Les électeurs ont visiblement envie de changer», a commenté le député PLR. Surtout que le législatif bascule à gauche, avec 27 élus verts et 26 socialistes.

Nyon: cinq élus de gauche, score moyen pour Daniel Rossellat

A Nyon, la gauche a frappé encore plus fort en faisant élire ses cinq candidats dès le 1er tour. Le Vert Pierre Wahlen a terminé en tête avec 3108 voix (56,91%), suivi par Stéphanie Schmutz (PS), Elise Buckle (Verts), le syndic et président du Paléo Daniel Rossellat (hors parti) et Alexandre Démétriadès (PS).

Ces cinq élus, qui se tiennent en moins de 150 voix, permettent à la gauche de reprendre la majorité perdue en 2016. L'entente du centre-droit a été nettement battue cette fois-ci. Son meilleur représentant, le sortant Claude Uldry (Parti indépendant nyonnais), est arrivé en 6e position avec 35,93%.

Ballottage général à Morges

A Morges, la gauche est bien positionnée pour conserver sa nette majorité à la municipalité (5 sièges sur 7), elle qui a placé ses cinq candidats aux avant-postes. Arrivée en tête, la socialiste Laure Jaton a manqué une élection dès le 1er tour pour 30 voix. La présidente du Conseil communal a devancé de quelques suffrages son collègue de parti et actuel syndic Vincent Jaques.

Suivent deux Verts, Pascal Gemperli et Sylvie Podio, ainsi que le socialiste Philippe Dériaz. Les PLR doivent se contenter des rangs 6 à 8 avec dans l'ordre Mélanie Wyss-Pittet, Jean-Jacques Aubert et Laurent Pellegrino.

A Renens, un ticket rose-vert triomphant

A Renens, le syndic Jean-François Clément a été réélu. Avec 52,73% des suffrages, le socialiste a devancé la sortante écologiste Tinetta Maystre, qui passe aussi de justesse dès le 1er tour (50,08%). Le ticket rose-vert a particulièrement bien fonctionné avec, juste derrière, Patricia Zurcher Maquignaz (PS), Nathalie Jaccard (Verts) et Oumar Niang (PS).

A Vevey, les sortants mal partis

A Vevey, où aucun candidat n'a été élu dès le 1er tour, les candidats de Décroissance-Alternatives (DA) et du PLR trustent les premières places. C'est Yvan Luccarini qui est arrivé en tête (30,52% des voix) devant les libéraux-radicaux Valentin Groslimond et Christophe Ming.

Après une législature très chahutée, les derniers rescapés des municipaux élus en 2016 ont été largement distancés. Jérôme Christen (Vevey Libre) pointe en 14e place. Michel Agnant (Perspectives) est encore plus loin, 20e sur les 29 candidats en lice. Le législatif reflète ce nouvel équilibre, avec Décroissance-Alternatives qui devient le premier parti de la ville (23, +7) devant le PLR (22, -). Vevey Libre perd des plumes (9, -6), comme le PS (12, -5).

Notre article: Vevey écartelée entre la gauche radicale et la droite traditionnelle

Aigle: un PLR après un PLR

A Aigle, où le syndic Frédéric Borloz ne se représentait pas, Grégory Devaud tient la corde. Le PLR sortant a terminé en tête, sans toutefois décrocher une élection dès le 1er tour (47,18%). Il a devancé le transfuge socialiste lausannois Stéphane Montangero (39,70%) et un autre PLR Fabrice Cottier (37,43%). L'indépendant Jean-Luc Duroux les talonne (36,86%).

La surprise Nicolet

Ailleurs dans le canton, le conseiller national Jacques Nicolet n'a pas été réélu à la Municipalité de Lignerolle. L'ancien président de l'UDC Vaud, qui figurait sur la liste de l'entente communale, a terminé 6e et dernier avec 50,57% des suffrages. Aucun souci en revanche à Daillens pour l'actuel président des Verts vaudois Alberto Mocchi, élu avec 82,46% des voix.

Vague verte dans les législatifs

Dans les conseils communaux, et comme attendu, ce sont les Verts qui ont le plus progressé. Le président de la section cantonale Alberto Mocchi s'est réjoui de «ces scores canons» obtenus «un peu partout». Il a souligné l'arrivée des écologistes au législatif de plusieurs nouvelles communes comme Bex, Chavannes-près-Renens ou Belmont, mais aussi de «l'explosion» du nombre de sièges dans certaines villes.

A Lausanne, avec 24 élus (+7 sièges), ils deviennent le deuxième parti du Conseil communal, derrière les socialistes (29 sièges, -4) et le PLR (qui se maintient à21 sièges).

Alberto Mocchi a aussi cité les exemples de Morges (+8), Nyon (+11), Yverdon (+12), Renens (+8) ou encore Lausanne (+7 selon des projections). «Nous nous attendions à une progression, mais il était difficile d'en évaluer l'ampleur», a relevé Alberto Mocchi.