Ihsan Kurt se souvient du moindre détail. C’était le 21 janvier 1996, non loin de Côme. Ce jour-là, il franchit, sans papiers, la frontière. Avant de tenter sa chance, il boit un cappuccino dans un café transalpin, à quelques mètres de la Suisse. Des amis vont l’aider. Une femme qu’il connaît marche devant, munie d’un passeport. Elle sera contrôlée à la douane, mais pas lui. Vêtu d’un costard-cravate, il passe inaperçu et arrive dans un pays qu’il ne quittera plus jamais et dont il est citoyen depuis 2010.