Au nom du climat, des activistes ont bloqué le centre de Lausanne
Blocage
Des activistes de la désobéissance civile ont bloqué le pont Bessières, à Lausanne, pendant plus de sept heures. Une action qui sera prochainement reconduite dans la ville

Il pourrait s’agir de la plus grande mobilisation pour le climat jamais organisée à travers le monde. Face à l’urgence, des centaines de milliers de jeunes sont descendus dans les rues. Alors que se tiendra ce lundi un sommet international sur le climat à New York, ils étaient plus d’un millier à Bâle, environ 500 à Saint-Gall et plus d’une centaine à Lausanne. Au centre de la capitale vaudoise, réunis sous la bannière du mouvement de désobéissance civile «Extinction Rebellion», ils ont réussi à bloquer le pont Bessières pendant plus de sept heures.
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Pour ces militants, le temps n’est plus celui de la réflexion, mais des actions. Et celles-ci s’intensifient. Après avoir bloqué le pont de Chauderon en avril ou encore s’être enchaînés aux portes du Palais fédéral en juin, l’occupation de trois lieux simultanément a été annoncée le 27 septembre prochain. Les militants avaient pour objectif de l’occuper «jusqu’à ce que le Conseil fédéral communique sur l’urgence climatique», mais les forces de l’ordre en ont décidé autrement.
Comme sur le Titanic
Accroupis sur la route, aux deux extrémités du pont, les «rebelles», surnom donné aux militants, ont chanté et scandé des slogans tout l’après-midi. Les forces de l’ordre ont rapidement dévié le trafic routier. «Cette occupation n’est pas autorisée, mais a été annoncée», précise Stéphane, un porte-parole du mouvement. Extinction Rebellion a organisé une manifestation qui se voulait festive. Au programme: des conférences, des débats et des concerts. Comme sur le Titanic, relève Stéphane: «Allons-nous continuer d’écouter l’orchestre ou allons-nous enfin réagir?» questionne-t-il.
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Au milieu du pont: une terre brûlée en papier mâché, des photos et des jeunes qui dessinent sur le sol à la craie. «C’est une sorte d’autel commémoratif, nous explique-t-on. Chacun peut dessiner un animal, une plante ou un lieu qui a disparu ou qui est en voie d’extinction, comme le dragon de Komodo, le glacier du Pizol ou la Grande Barrière de corail.» Les revendications sont sur toutes les lèvres: le gouvernement «doit dire la vérité et prendre des mesures» pour le climat, «réduire les gaz à effets de serre d’ici à 2025» et «des assemblées citoyennes doivent être créées» pour trouver des solutions.
Echéance pas respectée
Les forces de l’ordre leur avaient donné jusqu’à 12h30 pour cesser le blocage et déplacer la remorque et la scène en cours de construction. Une échéance qui n’a pas été respectée et qui a entraîné une cinquantaine de contrôles d’identité. «Personne n’a été conduit à l’hôtel de police mais ces personnes seront dénoncées pour trouble à l’ordre public», déclare Sébastien Jost, chargé de communication de la police de Lausanne.
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Pour disperser les militants, les agents ont condamné avec de la «rubalise» une extrémité du pont, puis l’autre et leur ont demandé de reculer. Pacifistes, les rebelles ont levé les mains. Pour ne pas être soulevés facilement, les occupants ont adopté la position de la tortue, formant ainsi un groupe de corps liés entre eux. Jusqu’à quatre policiers sont alors nécessaires pour déplacer un militant. Une stratégie qui a porté ses fruits jusqu’à 18 heures. Des rebelles se sont également collé la main sur un bateau qui servait d’élément de décoration, ou bien à travers un tube en métal. Pour tenter d’empêcher le déplacement d’une remorque, d’autres se sont glissés dessous. Une vaine tentative.
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Les tortues sont séparées progressivement et la scène démontée planche par planche. Vers 18h30, les personnes contrôlées sont libérées au compte-gouttes sous les applaudissements des manifestants. Malgré tout, des conférences et concerts prévus se sont déroulés comme convenu. Ainsi, la musique retentissait aux abords de la Cité et Dominique Bourg a fait son entrée sur le pont avec quelques minutes de retard. La soirée qui était planifiée ne semble pas non plus être annulée. Des rebelles proposaient alors de se rassembler dans un parc voisin si jamais ils étaient finalement délogés. A 19h30, les policiers ont menacé ceux qui refusaient de quitter les lieux d’une inscription dans leur casier judiciaire.
Des militants du climat bloquent le pont Bessières à Lausanne
Des militants du mouvement Extinction Rébellion ont bloqué de 11h45 à 20h00 le pont Bessières à Lausanne. Plusieurs d'entre eux ont été délogés par la police avant de reprendre position quelques mètres plus loin. Le pont a pu être rouvert dans la soirée.
Vers 21h00, la police municipale a annoncé sur Twitter que le pont était à nouveau ouvert. L'événement a occasionné de légères perturbations du trafic au centre-ville. Plus tôt dans la soirée, un porte-parole avait indiqué à Keystone-ATS qu'une vingtaine de personnes avaient été emmenées à l'Hôtel de police et 115 identifiées pour faire l'objet d'une dénonciation. Une personne sera encore poursuivie pour violences contre fonctionnaire.
Cette dépêche a été rédigée par l'Agence télégraphique suisse (ATS).