Ce refus final fait bondir le porteur de projet qui avoue avoir eu «la naïveté de croire qu'il pouvait convaincre»: «je suis extrêmement frustré et en colère», a déclaré à Keystone-ATS Fabrice Paire, président du Directoire du groupe français Partouche.
«Nous avons beaucoup écouté les préoccupations de la ville qui avait des craintes d'addiction – de l'ordre de la vue de l'esprit – pour les jeunes qui fêtent au Flon. C'est un sujet particulièrement bien traité par les autorités suisses qui régulent les casinos.» Pour y répondre, le groupe explique avoir pris des mesures supplémentaires: il a développé son concept de prévention et proposé un projet de fondation inédit avec le joueur de tennis Stan Wawrinka, pour soutenir et coacher des initiatives de jeunes.
«Nous étions prêts à mettre 1 million de francs par an, pendant 20 ans. Mais tout a été balayé d'un revers de la main pour des raisons dogmatiques. Je trouve ça navrant», se désole celui qui exploite une quarantaine de casinos en France, en Suisse (à Meyrin, près de Genève) et en Belgique. Y compris dans des villes de gauche.
Prilly ou Romanel
Deux dossiers restent donc en lice pour l'implantation d'un grand casino dans la région lausannoise, soutenues par leurs deux municipalités respectives.
A Prilly, la maison de jeu compte s’installer dans un bâtiment rénové au pied du futur complexe Tilia Tower. Outre le casino, l’ensemble comprendrait une tour de 85 mètres, avec des logements, commerces et bureaux. Le bâtiment veut proposer une petite salle de spectacle, 220 machines à sous, onze tables de jeu, dont cinq roulettes américaines, quatre black-jacks et deux tables de poker. Selon le quotidien 24 Heures, la contribution d’utilité publique promise par le Casino de Prilly à la Commune se chiffre à 450 000 francs par an, pour financer des projets sociaux et culturels.
A Romanel-sur-Lausanne, le projet est porté par la société Kursaal Bern et se situerait sur la route entre Lausanne et Cheseaux. Aux portes de Lausanne, tout en étant éloigné des quartiers d’habitation. Son nom: Casino du Léman. Il ambitionne de transformer le dernier étage – aujourd’hui complètement vide – d’un bâtiment commercial. Un terrain de jeu de plus de 1500 mètres carrés qui pourrait accueillir 300 machines à sous, 10 tables de poker, roulette ou black-jack, une brasserie et un bar. En moyenne, 800 à 900 clients pourraient pousser quotidiennement la porte de l’établissement.
Notre interview en 2018 de Jérôme Colin, directeur du Casino de Montreux: «Nous opérons avec les règles les plus strictes du monde»
La syndique de Romanel, Claudia Perrin, déclarait à nos confrères de 20 Minutes qu’elle considérait la venue d’un casino comme une aubaine. «Nous attendons des retombées économiques en termes d’emplois, ou de soutien pour nos sociétés locales», commentait-elle il y a quelques jours, en précisant qu’il n’existait pas de contrat pour l’instant.
Le Conseil fédéral décidera fin 2023 qui obtiendra une concession pour le casino.