Au procès de Nyon, le procureur fustige le système mis en place pour abuser des détenues affectées à la cuisine d’une prison
Justice
AbonnéLe Ministère public réclame une peine de 30 mois de prison, dont 6 mois ferme, contre l’ex-chef d'atelier de La Tuilière pour avoir profité d’un rapport de dépendance. L’avocat d’une plaignante critique une direction qui a failli à sa mission

Un gardien séduit par des détenues aguicheuses? Le procureur Eric Mermoud n’y croit guère. A l’heure de son réquisitoire, le représentant du Ministère public vaudois évoque le véritable «système» mis en place par ce chef de cuisine tout-puissant et caractériel de la prison de La Tuilière, lequel sélectionnait les pensionnaires les plus jeunes et les plus jolies pour son atelier et pour son plaisir. Des victimes étrangères rendues encore plus vulnérables par une expulsion programmée. A la défense, Me Margaux Loretan plaidera l’acquittement de ce quinquagénaire qui reconnaît une faute professionnelle, mais affirme n’avoir jamais exercé la moindre pression, ni même imaginé que les plaignantes — «tout sauf des saintes» — pouvaient ne pas être partantes.