Prométerre amène la campagne en ville

L’agriculture suisse n’est pas à la fête. Diminution du nombre d’exploitations agricoles, importations massives, problématique du lait, changement climatique, tant d’angoisses qui poussent parfois les agriculteurs à bout. Prométerre, association vaudoise de promotion des métiers de la terre aspire à des horizons bien plus scintillants pour l’agriculture suisse.

De la graine à l’assiette

A l’occasion de ses 25 ans, Prométerre souhaite amener l’agriculture en ville. La priorité actuelle pour le secteur serait de développer de nouvelles exploitations agricoles et de sensibiliser la population, plus spécialement urbaine, à l’alimentation locale. Cette préoccupation s’inscrit dans le souci environnemental actuel ainsi que celui d’une hygiène de vie saine et d’un soutien aux agriculteurs suisses. Selon Luc Thomas, directeur de l’association, «le consommateur ne s’est jamais montré aussi soucieux d’une alimentation et d’un environnement sains mais un fossé s’est creusé entre villes et campagnes». Dès lors, il est nécessaire de «joindre le geste à la parole» comme le commente le conseiller d’Etat PLR Philippe Leuba, car une consommation locale relève de la responsabilité de chacun afin de faire prospérer cette agriculture nourricière. Pour comparaison, en 1920, une exploitation agricole nourrissait huit habitants. Aujourd’hui, elle en nourrit 160, d’où l’importance de cette exploitation, qui vise de plus en plus la traçabilité, la qualité et la proximité pour ses consommateurs qui désirent une évolution de l’alimentation.

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La campagne s’invite en ville

Dès le jeudi 1er octobre, les festivités commenceront à l’avenue des Jordils à Lausanne avec toute une série d’événements à venir pour «amener la campagne ici». Fête de lancement, dégustations, école à la ferme, mini-parcelles de plantations font partie du programme pour marquer le coup jusqu’à l’été prochain. La sensibilisation commence très tôt et comme les enfants sont les acteurs du futur, des ateliers sont organisés pour les élèves de la région, animés par les spécialistes de Prométerre pour découvrir différentes facettes de l’agriculture et mettre la main à la pâte.

Des jardins ont également été mis en place le long de la promenade de la Ficelle avec des céréales et des légumes d’hiver. Une exposition de machines agricoles est prévue ainsi qu’une belle surprise gastronomique qui matérialise concrètement la consommation locale: une épicerie Terre Vaudoise et un restaurant qui prendront place dans la même zone. Ces activités démontrent, selon Natacha Litzistorf, municipale verte de Lausanne, un «pacte ville-campagne» et non pas une division entre le secteur urbain et rural. «Lausanne pratique une politique d’agriculture urbaine. La ville veut proposer des actions très concrètes et remettre de nouvelles exploitations sur le marché, sur le chemin du zéro phytosanitaire et du bio. Vers l’agriculture de demain en somme.»

Selon Luc Thomas, «l’avenir de l’agriculture n’est ni blanc ni noir. Il ne s’inscrit ni dans un conservatisme aveugle ni dans un chamboulement utopiste.»

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