Au Sommet sur le climat à Lausanne, «une communauté est en train de se créer»
Environnement
Toute cette semaine, l’Université de Lausanne vit au rythme des grévistes du climat. Premières impressions sur place

En pleines vacances d’été, un auditoire du bâtiment Amphimax de l’Université de Lausanne déborde ce lundi 5 août. Environ 450 jeunes (et quelques moins jeunes) de 37 pays européens sont présents toute la semaine sur le campus pour participer au sommet international des grèves du climat, sous le nom de Smile for the future (Summer Meeting in Lausanne Europe). L’objectif de cette semaine est de parvenir à un consensus sur les valeurs et les actions futures de l’organisation.
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«Tout reste à faire»
Dans la vaste salle de cours, renommée Aletsch en hommage au glacier, la semaine commence par une première «discussion stratégique», où les principes, les exigences et les interrogations du mouvement sont débattus. «Nous sommes très heureux de pouvoir nous rencontrer, nous avons mis en place une méthode participative pour tous nos rendez-vous, afin que tous les participants soient actifs lors des discussions», explique Lou De Bruycker, l’une des quatre organisatrices.
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Dans l’auditoire, les participants discutent avec enthousiasme par petits groupes, et affichent leurs positions sur un grand tableau rempli de post-it avant un vote final. Une question parmi d’autres: les grandes villes doivent-elles ou non être le moteur du mouvement. Par moments, la discussion prend des allures de séance plénière de l’ONU, difficultés à se mettre d’accord incluses. Une petite semaine pour définir les futures actions du mouvement? Au soir du premier jour, tout reste à faire.
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D’Istanbul à Lausanne
Parmi les militants, nous retrouvons une mère et son fils de 12 ans, qui ont fait le voyage depuis Istanbul, en Turquie. Le fils, Atlas Sarrafoglu, a participé activement à la grève du 15 mars. Malgré son jeune âge, il défend la cause avec professionnalisme. Très vite, il nous tend l’une de ses cartes de visite, affichant ses comptes Instagram, Twitter et Facebook. Une détermination qui peut étonner à son âge. Mais sa mère, Nil Sarrafoglu, encourage son fils dans sa démarche: «Cela aurait pu me déranger dans le passé, mais aujourd’hui, le mouvement a besoin de cette visibilité.» La famille se réjouit de pouvoir discuter avec autant de personnes de tant de pays: «Nous sentons qu’une communauté est en train de se créer.»
La famille Sarrafoglu loge chez une famille d’accueil suisse, comme une vingtaine de participants. Deux bâtiments de la ville ont également été mis à disposition: l’ancienne caserne de la Pontaise loge environ 350 militants, et l’Abri L’Etape, situé près de la gare de Lausanne, en loge une cinquantaine. Pour les repas, des buffets sont prévus dans l’enceinte de l’université. «Tout est gratuit», précise encore Lou De Bruycker, le sommet étant financé par des fondations. Une manifestation dans les rues de Lausanne mettra fin, vendredi, à ce sommet.