Toto Morand: «La croissance doit profiter à tous»
Vaud
Le fondateur des magasins Pomp it up se présente au Conseil d’Etat vaudois. Il combat notamment la RIE III

Cinq ans après sa première tentative, Guillaume Morand, dit Toto, remet ça. Le fondateur des magasins de baskets Pomp it up et Pompes funèbres brigue un siège au Conseil d’Etat vaudois lors des élections cantonales du 30 avril. Le patron de 53 ans précise au Temps les motivations de sa candidature indépendante, annoncée mercredi dans les colonnes de La Liberté.
Le Temps: En 2012, vous aviez obtenu un score de 5,7% sous la bannière de votre formation «Parti de Rien», assez pour vous encourager à retenter l’expérience?
Guillaume Morand: Cette seconde élection fera office de test. Soit ça passe, soit ça casse. Ce n’est pas une candidature alibi, je me présente pour offrir aux Vaudois une alternative aux partis traditionnels et remettre les préoccupations de la classe moyenne au centre du débat. Le gouvernement actuel s’est peu à peu enfermé dans sa tour d’ivoire et ne perçoit pas les inquiétudes des plus faibles, ces familles qui n’arrivent plus à tourner, ces jeunes qui peinent à entrer sur le marché du travail, ces couples confrontés à des infrastructures saturées. Cette population paupérisée risque alors de se tourner vers l’extrême droite.
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– Sur quelles batailles comptez-vous vous profiler?
La réforme de la fiscalité des entreprises (RIE III) est un enjeu particulièrement important. Si les multinationales sont les seules à faire du profit et rachètent à tour de bras de plus petites entreprises, le minimum est qu’elles paient des impôts conséquents. Le taux de 13,8%, assorti de possibilités de déductions offertes, est sorti du chapeau sans consultation. La population a voté sans avoir toutes les données en main. Le canton de Vaud a des finances saines, mais les charges fiscales sur les habitants sont trop lourdes et le pouvoir d’achat baisse. Cette fuite en avant n’est plus tenable, la croissance doit pouvoir profiter à tous. Sur le plan environnemental, il est urgent de ne plus bétonner à outrance et de promouvoir l’agriculture bio fiscalement autant que dans les cantines scolaires. Vaud est un canton agricole dont les paysans constituent la ressource vive. Il faut les soutenir.
– En tant que patron de PME, quelles sont vos priorités?
Le commerce de proximité souffre à Lausanne, comme ailleurs en Suisse. Les ventes chutent à cause des achats en ligne, les loyers sont exorbitants, certaines arcades restent inoccupées après fermeture. Je m’engage à trouver des solutions pour contrer cette lame de fond. A mon sens, l’Etat devrait s’impliquer davantage pour réguler les loyers. En pénalisant les propriétaires qui préfèrent garder leurs locaux vides plutôt que de baisser les prix, en encourageant les entrepreneurs motivés qui souhaitent se lancer, mais manquent de moyens. A Zurich, l’exemple du Viadukt, un espace loué par les autorités à 35 commerçants indépendants, est une réussite.