Catherine* a grandi à Vevey. «Il y a toujours eu de la drogue. Quand j’avais 12 ans, on m’a proposé de l’herbe pour la première fois à la sortie de l’école.» Postée derrière la fenêtre de sa cuisine, la cinquantenaire, mère de deux adolescents aujourd’hui, compte à haute voix: «Un, deux, trois dealers.» D’habitude, ils sont sept, au pied de son immeuble, à quelques mètres de la gare. Mais c’est lundi matin, la journée ne fait que commencer. «Avant, c’était caché. La drogue ne se vendait pas comme dans un supermarché à ciel ouvert. Aujourd’hui, les vendeurs viennent en trottinette électrique.»