Au cœur de Lausanne, dans la rue Centrale, le trafic routier est intense et émet un fort bourdonnement. Tant et si bien qu’il était difficile d’entendre les propos de la conseillère municipale Florence Germond, directrice des finances et de la mobilité, ainsi que le conseiller municipal Pierre-Antoine Hildbrand, directeur de la sécurité et de l’économie, lors de la conférence de presse donnée ce mardi sur la campagne de prévention contre le bruit routier.

Le bruit routier, un danger pour la santé

Sur le terrain, on justifie cette campagne en rappelant l’important volume sonore et les dégâts qu’il peut engendrer sur la santé. En effet, ces nuisances viennent fortement perturber l’organisme humain et peuvent engendrer des troubles du sommeil, un déficit de concentration, du stress voire une augmentation des risques de maladies cardiovasculaires. Un lourd bilan pour les riverains de zone urbaine, exposés chaque jour à de nombreux bruits, plus ou moins élevés, provenant de voitures, motos ou bus.

La ville de Lausanne a donc décidé de mettre en place un système d’indicateur sonore pendant deux mois, dans certains points stratégiques de la ville. En plus de cette mesure informative, une campagne de prévention sera mise sur pied dans le but de sensibiliser les usagers de la route aux dangers du bruit routier. La municipalité de Lausanne souhaite inciter les gens à «adopter un comportement plus respectueux des riverains». Cette campagne s’inscrit dans la stratégie municipale d’assainissement du bruit routier de 2019.

Un «radar» sonore

Le dispositif qui sera installé, appelé également «radar pédagogique du bruit», ne ressemble pas à un détecteur conventionnel. L'indicateur avait déjà été testé à Genève en juin dernier. Cet appareil calculera pendant huit semaines la vitesse ainsi que le bruit émis par les véhicules et signalera immédiatement au conducteur tout dépassement des limites par un indicateur «danger». A la limite de vitesse s’ajoute la limite sonore, fixée à 83 décibels (la limite de la douleur étant fixée à 130 décibels).

L’appareil, une petite caisse grise, sera déplacé chaque semaine vers un autre point «stratégique» de la ville où la nuisance sonore est accrue. Il a pour l’instant été installé dans la rue Centrale, à la hauteur du parking du Rôtillon. Pierre-Antoine Hildbrand précise qu’il ne s’agit aucunement d’un radar en tant que tel, mais qu’il est purement préventif et informatif. Cependant, la police pourra par la suite effectuer des contrôles ponctuels sur les véhicules, ce qui a déjà été le cas en 2019 où 72 véhicules ont été emmenés au Service des automobiles et de la navigation.

La municipalité de Lausanne met un point d’honneur à lutter contre le problème de la nuisance sonore liée à la circulation et a déjà entamé sa campagne par diverses mesures comme «l’incitation au report modal vers les transports publics et la mobilité douce, l’apaisement de la circulation en renforçant le nombre et l’étendue des zones modérées, la pose de revêtement phono-absorbant et une limitation à 30 km/h durant la nuit sur le territoire communal», a-t-elle annoncé dans son communiqué de presse. Toutefois, une action concrète de la police n’est pas envisageable pour l’instant en raison du manque de bases légales et d’outils techniques à disposition. La municipalité espère toutefois que le Conseil d’Etat répondra à la motion du Grand Conseil quant à la pénalisation des excès sur la route.