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Ventes d'armes: Taïwan demande l'aide de la Suisse

L'île veut des informations sur les comptes bancaires d'un intermédiaire.

Les autorités de Taïwan ont fait parvenir aux autorités judiciaires genevoises une demande d'entraide concernant les comptes d'un Taïwanais qui a négocié plusieurs contrats de vente d'armes à l'île nationaliste, a appris Le Temps de sources concordantes. Plusieurs centaines de millions de francs suisses appartenant à cet intermédiaire, Andrew Wang, ont été retrouvés dans différentes banques, notamment le Credit Suisse de Zurich.

Problème juridique inédit

Les autorités judiciaires taïwanaises accusent Andrew Wang d'être impliqué dans le meurtre d'un capitaine de la marine opposé à la vente de frégates françaises Lafayette à Taïwan, en 1991, contrat dans lequel l'homme d'affaires était intervenu en tant qu'intermédiaire. Andrew Wang est également soupçonné par le nouveau gouvernement de l'île d'avoir fait profiter l'ancien régime du Guomindang d'une partie des commissions que lui versaient les marchands d'armes occidentaux.

La Suisse peut-elle transmettre à Taïwan des informations sur les comptes d'Andrew Wang? La question pose un problème juridique inédit. Comme la plupart des Etats, la Suisse n'a pas de relations diplomatiques avec Taïwan. Berne entretient des relations formelles avec la Chine continentale, qui revendique la souveraineté sur l'île.

Bernard Bertossa semble favorable à l'entraide

Le procureur général de Genève, Bernard Bertossa, semble cependant favorable à l'octroi de l'entraide: «L'intérêt de la justice doit l'emporter sur d'éventuels problèmes diplomatiques. Les Etats qui ont vendu des armes ont considéré que Taïwan existait. Il serait un peu fort de dire à la justice que ce n'est plus le cas aujourd'hui.»

Par ailleurs, une plainte pour «espionnage économique» concernant une éventuelle violation du secret bancaire, déposée récemment par l'avocat suisse d'Andrew Wang, a été classée par le Ministère public de la Confédération.