Certains cantons ont déjà bouclé les listes de candidatures pour les élections fédérales du 20 octobre. Dans chaque cas, le nombre de postulants est plus élevé qu'il y a quatre ans.

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■ Dans le canton de Vaud: près de 380 postulants pour le National

379 candidats, un chiffre record, se disputeront les 19 sièges vaudois en jeu au Conseil national. Vingt-quatre listes ont été valablement déposées pour le Conseil national, a annoncé le Bureau électoral cantonal lundi à l'échéance du dépôt des listes. Selon la liste provisoire publiée lundi soir, 379 candidats visent un siège à la Chambre du peuple, soit bien davantage qu'en 2015.

Cette année-là, les élections fédérales avaient suscité l'engouement de 327 candidats (23 listes), alors qu'en 2011, 334 personnes s'étaient présentées sur 22 listes. Croissance démographique oblige, en 2019, le canton de Vaud dispose d'un siège supplémentaire (19 au lieu de 18), ce qui peut avoir une influence sur le nombre de candidats.

Pour le National, les formations les plus grandes, socialistes, Verts, UDC, PLR et Vert'libéraux présentent chacune deux listes, dont une regroupant les jeunes de leurs partis. Le PLR en propose même une troisième avec PLR.Innovation.

Les quatre partis de l'Alliance du Centre (AdC) ont déposé cinq listes réunissant plus de 70 candidats avec deux sous-apparentements: d'un côté la liste PDC principale et «PDC ouVERTure», de l'autre le PBD, le PEV et l'UDF. La gauche radicale, qui a annoncé un sous-apparentement, lance deux listes, l'une sous l'étiquette POP, l'autre sous celle d'Ensemble à gauche. Apparenté aux Vert'libéraux, le Parti Pirate vaudois propose une liste égalitaire, comprenant 5 femmes et 5 hommes.

Parmi les formations récentes figure la liste du collectif «Transition citoyenne Vaud». Elle est composée uniquement de candidats tirés au sort, âgés de moins de 35 ans avec deux tiers de femmes.

A noter que parmi les près de 380 candidats figurent des personnalités à forte notoriété, tels que la conseillère d'Etat PLR Jacqueline de Quattro et son ex-collègue socialiste, président de l'USS, Pierre-Yves Maillard.

Sur les 18 sièges actuels, le PLR en compte cinq, l'UDC quatre, les Vert'libéraux et le PDC, un. Le PS en détient cinq et les Verts deux.

Concernant le premier tour de l'élection au Conseil des Etats, onze listes ont été valablement déposées pour un total de 15 candidats. Il y a cinq ans, ils étaient également 15 à se présenter sur neuf listes.

Pour l'essentiel, le duel se jouera entre le sortant PLR Olivier Français et un nouveau duo rose-vert formé d'Ada Marra et Adèle Thorens. L'UDC présente pour sa part les conseillers nationaux Jacques Nicolet et Michaël Buffat. L'ADC soutient le ticket conjoint Claude Béglé, conseiller national sortant et François Bachmann, président du PEV Vaud. Les Verts'libéraux lancent la conseillère nationale Isabelle Chevalley, ainsi que le président du parti François Pointet dans la course aux Etats.

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Le POP présente la vice-présidente du parti Anaïs Timofte et l'ancien député Bernard Borel, également têtes de liste au National. Du côté d'Ensemble à Gauche, le choix s'est porté sur le député de Vevey Yvan Luccarini (Décroissance-Alternatives) et Franziska Meinherz (Solidarités). Enfin, la liste Démocratie directe spiritualité et nature propose les noms de la théologienne Annick Tiburzio et de l'expert immobilier Olivier Pahud.

■ En Valais, pas moins de 40 listes

Les partis politiques valaisans ont déposé 40 listes (pour un total de 236 candidats) pour l'élection au Conseil national de cet automne. C'est sept de plus qu'en 2015 en lien, notamment, avec l’émergence des Verts'libéraux, la présence du Rassemblement citoyen valaisan et d’une multiplication des listes.

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Avec un total de 236 candidats, jamais le Valais n’avait enregistré un tel intérêt pour l’élection à la Chambre du peuple. L’ancien record datait de 2015 avec 173 intéressés.

La hausse est nette chez les femmes. Leur présence sur les listes a doublé en quatre ans (de 45 à 90 candidates). L’augmentation est moins importante chez les hommes, soit + 14%, bien que réelle (de 128 à 146 candidats). Parmi les 40 listes déposées, 18 sont intitulées «jeunes».

La députation valaisanne au Conseil national est actuellement composée de 4 PDC, 2 UDC, 1 PLR et 1 PS. Elue en 2015, la présidente de Grimisuat Géraldine Marchand-Balet (PDC) a choisi de ne pas se représenter après seulement un seul mandat. Ses collègues de parti Thomas Egger, Benjamin Roduit et Philipp Matthias Bregy ne siègent sous la Coupole fédérale que depuis respectivement 26, 18 et cinq mois. Tous viennent-ensuite en octobre 2015, ils ont été élus en cours de législature, en remplacement de Roberto Schmid, devenu conseiller d’Etat en 2017, du démissionnaire Yannick Buttet (fin 2017) et de Viola Amherd, élue au Conseil fédéral en décembre dernier.

Une situation qui aiguise les appétits au sein des autres groupes politiques, bien décidés à rompre l’hégémonie démocrate-chrétienne au niveau de la représentation valaisanne à Berne.

Le dépôt des apparentements pour le National est fixé à lundi prochain, 12h. Le PLR, Avenir Ecologie et les Verts'libéraux, nouveau venu sur la scène politique cantonale, ont déjà indiqué leur volonté de faire cause commune. Enfin, les noms des candidats à l’élection au Conseil des Etats seront connus lundi 26 août midi. Le sénateur Jean-René Fournier (PDC) ne se représentera pas après un bail de douze ans, lui qui préside actuellement la Chambre des cantons.

■ Au Tessin, des formations nouvelles

Les électeurs tessinois devront choisir leurs représentants au Conseil national parmi 156 candidats répartis sur 23 listes. Il s’agit d’un record pour le canton du sud des Alpes qui en 2015 avait vu 126 candidats répartis sur 18 listes. La Chancellerie d’Etat de Bellinzone a indiqué que les partis disposent jusqu’au 19 août pour présenter des demandes d’apparentements et sous-apparentements.

Plusieurs des 23 listes déposées lundi auprès de la Chancellerie tessinoise ont déjà annoncé des apparentements. L’UDC se présente avec les jeunes UDC, l’UDC agraire et l'UDC-UDF. Le PLR fait front commun avec le PDC et les Verts Libéraux. Les Verts se présentent avec la Gauche alternative et le Parti ouvrier populaire. Quant au PS, il forme un apparentement avec la Jeunesse socialiste et le PS60+.

Parmi les nouvelles formations politiques qui tentent leur chance figurent Lista Donne (Liste des femmes), Lista Civica (Liste civique), Ticinesi nel mondo (Tessinois dans le monde), Montagna viva (Montagne vivante) ou encore Più Donne (Plus de femmes).

Au National, le Tessin occupe huit fauteuils. La Lega en compte deux, l'UDC un. Le PLR et le PDC en détiennent chacun deux également, tandis que le PS n'en a qu'un.

Sept candidats se lancent dans la course au Conseil des Etats. Filippo Lombardi (PDC) se représente, mais pas Fabio Abate (PLR). Le PS mise sur l'actuelle présidente du Conseil national Marina Carobbio.

■ A Soleure, cinq sortants sur six

Le canton de Soleure enregistre lui aussi un nouveau record de candidatures pour ces élections. Au total, 166 candidats, dont 62 femmes (37,3%), se présentent sur 29 listes pour les six sièges du canton au Conseil national. C'est 19 de plus qu'il y a quatre ans.

Cinq des six sortants briguent un nouveau mandat. Bea Heim (PS), seule femme de la délégation soleuroise, se retire. L'ancien conseiller d'Etat socialiste Peter Gomm est le mieux placé pour défendre ce siège. La répartition des sièges soleurois au National est actuellement la suivante: 2 UDC, 2 PS, 1 PDC et 1 PLR.

Les alliances sont les mêmes qu'en 2015. Le PBD, le PDC, les évangéliques (PEV) et les Vert'libéraux ont apparenté leurs listes, tout comme le PS et les Verts. L'UDC et le PLR font à nouveau chacun bande à part.

Cinq candidatures ont été enregistrées en ce qui concerne le Conseil des Etats. Les deux sortants Pirmin Bischof (PDC) et Roberto Zanetti (PS) se représentent. Les trois autres candidats sont le conseiller national Christian Imark (UDC), le président de parti cantonal Stefan Nünlist (PLR) et le député au parlement cantonal Felix Wettstein (les Verts).

■ A Berne: une hausse de plus de 10%

Dans le canton de Berne, 651 personnes, dont 274 femmes, se présentent pour le Conseil national lors des élections fédérales du 20 octobre pour obtenir l'un des 24 sièges. Les candidats sont répartis sur 34 listes, soit huit de plus qu'en 2015. Le nombre total de candidats est supérieur de 84 à celui d'il y a quatre ans, a indiqué mardi la chancellerie bernoise à l'issue du délai de dépôt des candidatures. Les places seront chères car le nombre de candidats est plus élevé et le canton a perdu un siège pour des raisons démographiques.

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Avec 274 candidates, la proportion de femmes s’établit à près de 42,1%. Le nombre de candidates s'était élevé à 212 en 2015, soit une proportion de femmes de 37,4%. Parmi les conseillers nationaux bernois sortants, Adrian Amstutz (UDC), Hans Grunder (PBD) et Margret Kiener Nellen (PS) ne se représentent pas. Les listes définitives et les apparentements seront publiés le 12 août. Pour le Conseil des Etats, les candidatures doivent être déposées dans le canton de Berne jusqu'au 19 août à 12h00.

Les membres des groupes actuels pour Berne sont au nombre de: 9 UDC, 6 PS, 3 PBD, 2 PLR, 2 Verts, 2 Verts'libéraux, 1 PDC.

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■ En Argovie: près de 500 concourants

Dans le canton d'Argovie, pas moins de 496 candidats, dont 187 femmes, briguent les 16 sièges du Conseil national. Au total, 36 listes ont été déposées. Les partis avaient jusqu'à lundi 5 août à midi pour déposer leurs listes. La part des candidates est de 37,7%, a indiqué la chancellerie cantonale. Il y a quatre ans, 288 candidats, dont 105 femmes (36,5%), s'étaient présentés sur 23 listes.

Le plus jeune candidat est Nico Zobrist (Jeunesse socialiste - JUSO). Il fêtera son 18e anniversaire quelques semaines avant les élections fédérales. Le plus âgé est Maximilian Reimann, 77 ans, qui se présente sur la liste «Team65+». Il siège à Berne pour l'UDC depuis 1987, d'abord au National de 1987 à 1995, puis aux Etats de 1995 à 2011 et depuis 2011 de nouveau au National.

L'UDC présente 2 listes, le PS 5, le PLR 2, le PDC 9, les Verts 2, les Vert'libéraux 3, le PBD 3 et les Evangéliques 3. Le sortant Luzi Stamm, qui siège au National depuis 2011, présente une liste à son nom après ses déboires avec son parti qui ne veut pas de lui comme candidat UDC.

Quatre partis se lancent dans la course pour la première fois: «Les électeurs libres d'Argovie» (FW AG), «LS» (Luzi Stamm), «Team65+» (La liste argovienne des seniors) et «Les indépendants» (DU). Le PS et le PDC ont annoncé qu'ils veulent décrocher chacun un siège supplémentaire. Le PS veut reprendre celui perdu il y a quatre ans. Plus fort parti du canton, l'UDC est dans la tourmente en raison de problèmes internes et du départ de quatre sortants, mais il compte bien maintenir ses sept sièges.

La répartition des 16 sièges argoviens au National est actuellement la suivante: 7 UDC, 3 PLR, 2 PS, 1 PDC, 1 Vert'libéraux, 1 PBD et 1 Vert.

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■ Dans les Grisons, un record aussi

Cent candidats, dont 35 femmes, sont en lice pour l'élection au Conseil national dans les Grisons. Un record. Au total, 20 listes ont été déposées dans les délais.

L'élection au National dans les Grisons prend des allures de foire d'empoigne. L'UDC part seule au combat, les autres partis bourgeois ayant refusé de s'allier avec elle.

L'UDC va tenter de préserver son deuxième siège, obtenu à la surprise générale en 2015 par Magdalena Martullo-Blocher. La fille de l'ancien conseiller fédéral Christoph Blocher est domiciliée dans le canton de Zurich, mais elle dirige le groupe chimique EMS, dont le siège est à Domat/Ems (GR). Elle se représente.

La socialiste Silva Semadeni est la seule parmi les sortants à ne pas briguer un nouveau mandat. Le président de l'Initiative des Alpes et ancien président du PS grison Jon Pult est le favori à sa succession. Les PS, les Vert'libéraux et les Verts ont apparenté leurs listes pour former «l'alliance du climat».

PLR, PBD et PDC ont annoncé lundi l'apparentement de leurs listes, comme il y a quatre ans, dans le but de renforcer le bloc bourgeois au centre. Le PLR a l'ambition de reprendre le siège perdu il y a huit ans au profit des Vert'libéraux grâce à leur alliance avec le PS et les Verts. Magdalena Martullo-Blocher a pris ce siège en 2015.

En 2015, il y avait 70 candidats, dont 23 femmes, sur 15 listes. Actuellement, les cinq sièges des Grisons au National sont occupés par 2 UDC, 1 PBD, 1 PDC et 1 PS.